L’IoT est déjà à l’œuvre dans de nombreux secteurs : agriculture, santé, production, transport, logistique, ou encore services publics. Quelles évolutions et quel avenir dans les années à venir ?
Qu’est-ce que l’IoT et quelle est actuellement son utilisation ?
Inventé en 1999 par Kevin Ashton, le terme “ Internet des objets “ est apparu pour la première fois dans une présentation qu’il a rédigée lorsqu’il travaillait chez Procter and Gamble. Son idée était de mettre des étiquettes RFID sur les produits pour améliorer leur suivi et disposer d’une gestion des stocks en temps réel. Aujourd’hui, l’Internet des Objets, ou IoT (Ashton n’a pas inventé cet acronyme) s’est développé sur ce concept.
Aujourd’hui, l’IoT est pour l’essentiel un réseau d’objets et d’équipements (informatisés ou non) capables de communiquer entre eux et de partager des données sur leur usage, où qu’ils se trouvent. Les applications, les connexions et la manière de gérer les données sont très variées, mais l’idée fondamentale demeure : si les objets, les produits et les équipements peuvent parler et partager des données, ils peuvent fournir une mine de renseignements sur les clients, les produits, les processus et quantité d’autres facteurs. L’IoT est déjà à l’oeuvre dans de nombreux secteurs : agriculture, santé, production, transport, logistique, ou encore services publics.
Les relevés issus des capteurs aident ainsi les agriculteurs à surveiller leurs cultures, les médecins à suivre leurs patients, les opérateurs d’électricité à mieux équilibrer l’offre et la demande, les services à faire de la maintenance prédictive pour réduire les temps d’arrêt des équipements et les industriels à améliorer l’efficacité des chaînes de montage.
En fin de compte, l’IoT génère des possibilités d’interactions plus contextualisées qui sont susceptibles d’améliorer les bureaux, les foyers, les villes, l’expériences des consommateurs ou encore les impacts environnementaux. Tout ceci grâce aux informations que les objets connectés remontent. Le défi, à présent, consiste à analyser ces données et à s’en servir pour bâtir des projets originaux.
Quel sera l’impact de cette technologie sur le monde du travail d’ici à cinq ans ?
L’IoT génère de toute évidence un grand intérêt. On prévoit que le nombre d’équipements connectés atteindra 55 milliards d’ici à 2025 et les entreprises reconnaissent qu’un lieu de travail connecté offrirait au moins quelques opportunités. Prendre conscience que l’IoT peut avoir un impact majeur sur une entreprise, son mode de fonctionnement, son personnel et sa flexibilité est fondamental pour son adoption.
Notre enquête semble corroborer ce point de vue. Parmi les six tendances examinées, l’IoT s’est révélé la plus positive pour les professionnels de l’informatique : 80 % des répondants s’attendent à ce que l’IoT impacte le lieu de travail au cours des cinq prochaines années. Comparativement, alors que l’intelligence artificielle - ou du moins sa perception - suscite actuellement beaucoup d’enthousiasme, seuls 70 % des répondants imaginent qu’elle aura un impact sur le lieu de travail d’ici cinq ans.
On peut légitimement penser que la majorité des entreprises considèrent donc la collecte, la gestion et l’analyse des données comme le principal vecteur de changement. Avec l’augmentation du nombre d’appareils et de capteurs sur un réseau IoT, il faudra également davantage d’informatique cognitive (intelligence artificielle) pour analyser et exploiter les données produites.
Le pays où l’IoT génère le moins d’enthousiasme est la France, avec seulement 38 % des personnes interrogées pour qui la tendance devrait avoir un impact majeur d’ici cinq ans. Cela est surprenant quand on sait que c’est en France qu’ont vu le jour deux des principales technologies de connectivité IoT : les WAN LoRa à Grenoble et SigFox à Toulouse. La France est un acteur majeur des technologies IoT, Il y a donc certainement un décalage entre la perception et la réalité, comme on le voit lorsque l’on examine la perception des dirigeants d’entreprise et DSI. Si 55 % des PDG estiment qu’elle aura un impact majeur, seulement 35 % des DSI sont du même avis, a priori parce qu’ils redoutent des problèmes de mise en oeuvre.
Gagnerons-nous en productivité avec l’IoT ?
L’objectif premier de l’IoT n’est probablement pas d’augmenter la productivité, même si 47 % des personnes interrogées le pensent. Ce point est intéressant, un récent sondage Gallup tend à montrer que les multiples innovations technologiques que nous avons connues depuis plusieurs décennies n’ont entraîné aucune amélioration de la productivité. L’IoT pourrait cependant changer la donne, puisqu’il est justement conçu pour améliorer l’automatisation et permettre de meilleures prises de décisions. En somme, si l’IoT ne nous rendra pas nous, humains, forcément plus productifs, il devrait en revanche rendre les entreprises plus productives.
Quels sont les freins à cette technologie ?
D’une manière générale, un mélange de processus métier internes, de prises de décision hiérarchiques concernant la mise en oeuvre et d’attitudes de la part des salariés à l’égard de cette technologie freinent tous son émergence. Il y a en somme l’idée que les anciennes technologies, les coûts engendrés et le manque d’expérience ralentissent la mise en oeuvre des objets connectés. Les processus métier internes sont mis en avant par 25 % des personnes interrogées comme un obstacle majeur à l’adoption de la technologie, ce qui tend à démontrer l’existence d’un problème de transformation numérique. Sans surprise, l’attitude des directions à l’égard de la mise en oeuvre de la technologie fait écho à ce point : 24 % des personnes interrogées la citent comme l’un des freins à l’IoT. Selon les directions, s’il faut transformer l’entreprise tout entière, démanteler son informatique et instaurer de nouveaux processus, alors elles se trouvent face à une tâche monumentale et très coûteuse.
Quelles conclusions pouvons-nous tirer ?
L’IoT pâtit d’une image mitigée qui trouve ses origines dans les attitudes des consommateurs et un manque d’information. “Le problème de l’IoT est le nivellement par le bas”, explique Howard Roberts, expert technique chez HP. “De plus en plus de solutions sont produites à peu de frais et ne se préoccupent que peu de la sécurité et de la confidentialité des données. Il faut éduquer les consommateurs sur les dangers qui existent et s’en tenir à des marques reconnues, qui ont derrière elles un service et une assistance renommés.” La préoccupation de Howard Roberts pour la sécurité et la confidentialité pointe à raison la nécessité de normes. En attendant, l’essor de L’IoT est indéniable, notamment dans des secteurs comme la logistique et les services publics. Il ne s’agit pas d’un concept futuriste, mais d’une technologie qui peut dès à présent améliorer le rendement des produits, apporter la maintenance prédictive, rendre un service plus efficace ou encore mieux faire comprendre à une entreprise les besoins de ses clients. Grâce aux informations issues des objets connectés, les entreprises peuvent comprendre la manière dont ils sont utilisés ou avoir une meilleure idée de leur environnement. Ces informations sont clés pour améliorer les fonctionnements. L’IoT est promis à un grand avenir.
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