La première édition des Healthtech Investor Days (HTID) s'est ouverte lundi à Paris, dans le but d'attirer à terme davantage de capitaux internationaux vers les biotechs et medtechs françaises et européennes, qui peinent souvent à grandir faute de moyens suffisants.
Organisées sur deux jours dans un grand hôtel parisien, les HTID réunissent quelque 500 participants, dont 90 dirigeants de start-up européennes dans les sciences de vie --essentiellement françaises-- et aussi environ 90 fonds d'investissement internationaux.
Cependant plus de 77% des fonds ayant répondu présent sont français ou européens, contre 12,5% venant des Etats-Unis comme OrbiMed et 5,4% d'Asie, tels le fonds souverain de Singapour Temasek ou le fonds d'investissement franco-chinois Cathay Capital, ont précisé à l'AFP les organisateurs des HTID.
"J'aurais souhaité qu'on ait 50% de fonds hors Europe", a reconnu lors d'un point presse Maryvonne Hiance, la présidente de l'association France Biotech, organisatrice de l'événement avec le concours de l'ensemble du secteur tricolore des industries de santé.
"Mais ce n'est que la première édition. C'est un premier contact" et de telles relations sont "longues" à se mettre en place, a-t-elle ajouté.
Par ailleurs, à la différence de VivaTech, grand salon annuel installé à Paris depuis 2016 et dédié à l'innovation technologique au sens large, aucun membre du gouvernement français n'a prévu de se rendre aux HTID, qui se contentent d'être symboliquement placées "sous le haut patronage" d'Emmanuel Macron.
"Il y a un problème culturel en France avec la santé et l'argent", alors que c'est le nerf de la guerre pour permettre à des innovations en santé d'être développées sur le territoire national, a encore regretté Mme Hiance.
"Aux Etats-Unis il y a un nombre d'acteurs bien spécialisés" dans le financement des sciences de la vie, alors que "ce n'est pas fait de manière assez professionnelle en Europe", a complété Olivier Garnier, cofondateur de la banque d'affaires parisienne Bryan Garnier & Co, interrogé par l'AFP en amont des HTID.
La conséquence selon lui: "Un cercle vicieux avec trop d'IPO (introductions en Bourse, NDLR) ratées, ce qui abîme l'image du marché Euronext" pour le secteur des sciences de la vie.
Selon un calcul de Bryan Garnier, la répartition des succès et échecs boursiers aux Etats-Unis dans les biotechs est d'environ 50% depuis 2010, tandis que près de 85% des biotechs cotées sur Euronext Paris ont vu leurs valorisations baisser sur la même période.
Pourtant "on a beaucoup de pépites" en France dans ce secteur, "il faut remettre en valeur la qualité de cet écosystème", a encore plaidé M. Garnier.
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