L'équipementier en télécoms suédois Ericsson a annoncé vendredi avoir renoué avec la croissance au quatrième trimestre, mais a fait part d'un ralentissement de son activité en Amérique du Nord, son principal marché, et une hausse des coûts et des investissements.
Le groupe a dégagé un bénéfice net de 4,43 milliards de couronnes (420 millions d'euros) sur la période octobre-décembre, contre un perte de 6,5 milliards un an plus tôt.
Quant aux ventes totales groupe, celles-ci ont progressé de 4% sur un an, à 66,37 milliards de couronnes, portées par l'Asie et le Moyen-Orient.
Les ventes dans la région nord-américaine, où Ericsson assure un quart de son chiffre d'affaire, ont toutefois baissé de 4% sur un an, ce qu'Ericsson met sur le compte de "l'incertitude" découlant de la fusion prévue des opérateurs de téléphonie T-Mobile et Sprint.
T-Mobile, détenu par l'allemand Deutsche Telekom, et Sprint, contrôlé par le japonais SoftBank, avaient annoncé leur projet de mariage en avril 2018.
Mais celui-ci a connu de nombreux retards car il soulève des interrogations sur une concentration trop grande des acteurs. Les deux entreprises avaient déjà essuyé un premier échec de leur projet de fusion il y a quelques années.
Des représentants américains avaient exprimé des réserves en décembre sur l'opération, pointant du doigt des mauvaises pratiques, selon eux, du régulateur américain des télécoms, la FCC.
La FCC a donné son feu vert à cette opération à 26 milliards de dollars début novembre, estimant qu'elle pourrait permettre d'aider les Etats-Unis à améliorer leur couverture en technologie 5G, dont le déploiement va s'accélérer à partir de 2020 dans le monde.
Seuls trois équipementiers télécoms -- Ericsson, le Finlandais Nokia et le Chinois Huawei -- sont aujourd'hui capables de fournir les équipements pour les réseaux 5G, le futur système de télécommunication mobile.
- Hausse des coûts et investissements -
La marge brute ajustée des réseaux, division qui génère deux tiers des revenus d'Ericsson, est restée quasi stable sur un an, à 41,1%.
En revanche, la marge d'exploitation de la division, hors coûts de restructuration, s'est élevée à 14,5% (contre 17,5% à la même période l'année dernière), notamment à la suite d'investissements et d'une hausse des coûts liés à l'acquisition de l'Allemand Kathrein, renforçant son portefeuille 5G, mais qui va peser sur les charges d'exploitation en 2020, prévient Ericsson.
Pour l'ensemble de l'année, le groupe prévoit un chiffre d'affaire annuel compris entre 230 et 240 millions (contre 227,2 millions en 2019) et une marge brute entre 37,5% et 39,5%.
Peu après 12H00 (11H00GMT), le titre perdait 6,8% à la Bourse de Stockholm dans un marché en hausse de 0,87%.
hdy/evs
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