Le projet de cryptomonnaie de Facebook n'existera "qu'en respectant les règles", notamment de sécurité des paiements et la réglementation anti-blanchiment d'argent, a estimé François Villeroy de Galhu, le gouverneur de la Banque de la France.
"Si l'ambition du projet est vaste, il ne pourra exister qu'en respectant les règles qui valent pour tous", a déclaré le banquier central français dans un entretien à L'Obs publié mardi sur son site.
Depuis l'annonce de Facebook du lancement de sa cryptomonnaie -la Libra- la semaine dernière, les réactions des autorités à travers le monde sont généralement très réservées.
"Le projet devra impérativement appliquer la règlementation anti-blanchiment" car "les risques sont renforcés par l'anonymat annoncé pour les utilisateurs de Libra", relève M. Villeroy de Galhau, ajoutant que le géant des réseaux sociaux aura également pour obligation "la sécurité absolue des transactions, y compris face aux menaces d'attaques cyber".
Si Facebook compte offrir des services bancaires classiques, tels que des dépôts bancaires, des crédits ou des placements, son projet "devra être régulé comme une banque, avec une licence bancaire dans tous les pays où il opérera. Sinon, il serait illégal", poursuit le gouverneur.
D'où la décision de créer une mission d'étude du projet de Facebook dirigée par le français Benoit Coeuré, membre du directoire de la Banque Centrale Européenne (BCE), dans le cadre du G7 que la France préside cette année, explique le patron de la Banque de France.
"Nous visons donc une réponse commune de l'ensemble des autorités publiques, y compris américaines, et intégrant tous les aspects du projet", affirme le gouverneur.
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