La holding européenne EdTechX cherche à lever 100 millions de dollars pour financer sa croissance en Chine, un mois après sa première acquisition d'ampleur sur ce marché, a appris jeudi l'AFP auprès de cet acteur dédié aux technologies de l'éducation.
La société a acquis en décembre la société chinoise de formation à l'anglais Meten Education pour 535 millions de dollars. Cette opération, encore soumise aux "revues réglementaires d'usage" des régulateurs et au vote des actionnaires d'EdTechX "durant le premier semestre 2020", était la première réalisée dans le cadre de la stratégie annoncée en octobre 2018, qui visait à acquérir des sociétés valorisées entre "100 et 600 millions de dollars".
A la différence d'un fonds classique, EdTechX est un "SPAC" (Special Purpose Acquisition Company), un statut qui désigne une entité cotée spécialement créée pour lever des fonds auprès d'investisseurs. La société, dont le siège est à Londres (Royaume-uni) évolue sur l'indice américain des valeurs technologiques, le Nasdaq.
EdTechX a déposé jeudi un dossier informant les marchés d'une levée de fonds auprès d'investisseurs institutionnels. Cette tournée débutera par la Chine et visera à accélérer le développement de l'entreprise qui deviendra Meten EdTechX et à réaliser d'autres acquisitions dans le segment de la formation à l'anglais, explique à l'AFP son cofondateur français Benjamin Vedrenne-Cloquet.
"Le marché de l'éducation privée en Chine, en croissance de 9% par an, représente 260 milliards de dollars. L'éducation et la formation en ligne y sont devenus des biens de consommation courante", analyse-t-il, cité dans un communiqué.
La société acquise Meten Education a réalisé en 2018 un chiffre d'affaires de 200 millions de dollars et compte 1,1 million d'étudiants inscrits et entend "doubler en taille d'ici 2021". "Sa particularité est de s'appuyer sur un modèle hybride, avec un réseau national de 149 centres d'apprentissages et une plateforme de tutorat en ligne nommée Likeshuo", explique M. Vedrenne-Cloquet.
"Du fait de la croissance des pays émergents et de l'obsolescence accélérée des savoirs, nous allons assister à l'entrée nette de près de 2 milliards de consommateurs sur le marché de l'éducation et de la formation d'ici 2030.", remarque-t-il.
"La seule réponse possible à ce choc de demande gigantesque réside en un mélange de privatisation accélérée du secteur et d'investissements massifs dans les edtech", pressent l'entrepreneur, qui prévoit de relancer de nouveaux véhicules financiers sur le modèle des SPAC pour investir d'autres segments du secteur de l'éducation.