Le gouvernement équatorien a présenté jeudi au Parlement unicaméral un projet de loi visant à protéger les données personnelles, suite à la publication massive des informations de millions de personnes sur internet.
Ce texte permettra de lutter contre le "marché noir" d'informations privées, a déclaré à la presse le ministre des Télécommunications, Andrés Michelena, peu avant de déposer le projet de loi à l'Assemblée nationale, accompagné de la directrice du Registre des données publiques, Lorena Naranjo.
M. Michelena a souligné que les "bases de données perdent de leur valeur sur le marché quand il y a une cadre régulateur".
Le parquet a ouvert une enquête sur la publication de données personnelles de millions d'Equatoriens sur internet, qui a été dénoncée lundi par l'entreprise de sécurité informatique vpnMentor.
Cette entreprise a découvert ces données de plus de 20 millions de personnes, la majorité d'Equateur qui compte 17,3 millions d'habitants, sur un serveur non sécurisé, localisé à Miami, aux Etats-Unis, et qui appartiendrait à la compagnie équatorienne Novaestrat.
Ces informations proviendraient de registres du gouvernement, d'une association d'entreprises automobiles et de deux banques, entre autres.
L'Equateur reconnaît et garantit le droit des personnes à la privauté de leurs données mais, comme la Bolivie et le Venezuela, il manque d'une loi pour les protéger, selon le ministère des Télécommunications.
Le projet déposé jeudi au Parlement "vise à mettre en application une règle qui régule l'usage des données personnelles", a précisé Mme Naranjo.
Elle a ajouté que le gouvernement s'est basé sur le modèle européen et son "droit à l'oubli", qui permet de solliciter l'élimination des réseaux et des moteurs de recherche toute information portant atteinte à l'intimité et à la dignité d'un individu.