Facebook et Twitter ont supprimé des comptes liés à l'Iran dont certains se faisaient passer pour des journalistes ou usurpaient l'identité de personnalités politiques américaines pendant les élections de mi-mandat fin 2018.
Facebook a dit mardi avoir été alerté par la firme de sécurité internet FireEye, selon laquelle des comptes, actifs aussi sur Twitter, "faisaient la promotion de contenus cohérents avec les intérêts politiques iraniens" selon le même modus operandi que d'autres comptes dont FireEye avait déterminé précédemment qu'ils avaient pour origine l'Iran.
"Nous avons supprimé 51 comptes, 36 pages et sept groupes Facebook, ainsi que 3 comptes Instagram impliqués dans un +comportement inauthentique+ ayant pour origine l'Iran", a écrit Facebook.
"Comportement inauthentique" désigne des comptes et pages qui se présentent de façon mensongère, ce qui est interdit par les règles de Facebook et Twitter.
Twitter a indiqué à l'AFP avoir supprimé début mai un réseau de 2.800 comptes inauthentiques "ayant pour origine l'Iran" mais être toujours en train de les examiner et ne pas avoir été informé du contenu de l'étude de FireEye avant sa publication mardi.
En l'occurrence, a détaillé Facebook, les "individus" gérant ces comptes "prétendaient être situés aux Etats-Unis et en Europe" et certains se faisaient passer "pour des vrais médias du Moyen-Orient" ou se présentaient notamment comme journalistes ou autres identités fictives et tentaient de contacter des élus, des journalistes, des universitaires, des dissidents iraniens etc.
Certains comptes ciblaient les Etats-Unis ou le Royaume-Uni, a poursuivi Facebook, reprenant une partie des éléments mis au jour par FireEye.
Ils évoquaient des personnalités ou des sujets politiques dans ces deux pays, ou encore l'islam, les minorités arabes en Iran ou l'influence de l'Arabie saoudite au Moyen-Orient.
Selon FireEye, certains comptes Twitter usurpaient l'identité de vraies personnes, notamment "une poignée de candidats républicains" aux élections américaines de mi-mandat en novembre dernier.
Certains comptes fictifs ont même notamment "tenté de pousser des journalistes à couvrir certains sujets spécifiques" et cherché plus largement à manipuler la presse, avec succès dans certains cas, a aussi dit FireEye.
Via les fausses identités utilisées sur les réseaux sociaux, des "lettres" ou opinions ou billets de blogs favorables aux vues de Téhéran ont été publiés dans des médias israéliens et américains, explique la firme.
Facebook et Twitter annoncent régulièrement des suppressions de comptes de ce type, régulièrement liés à la Russie ou l'Iran.
jc/AB
FIREEYE