Mark Zuckerberg a estimé mercredi que l'absence de réponse des autorités américaines après les manipulations politiques étrangères via Facebook en 2016 avait ouvert la voie à l'avalanche de campagnes similaires observée depuis.
Très critiqué pour avoir totalement sous-estimé les campagnes de manipulation de l'opinion publique américaine lors de l'élection présidentielle et confronté depuis à des actions similaires quasiment en permanence, le jeune patron a appelé une nouvelle fois les gouvernements à davantage de régulation sur les données privées, les publicités politiques, les ingérences étrangères dans les élections, etc.
Mais il est allé plus loin cette fois, accusant les autorités américaines d'être en partie responsables de la situation actuelle, où se multiplient dans différentes régions du monde les campagnes de désinformation orchestrées depuis différents pays, à commencer, selon Facebook et le renseignement américain, par la Russie.
Moscou a toujours démenti ces allégations.
"Nous n'avons pas les moyens d'arrêter (les actions du) gouvernement russe" alors que "notre gouvernement est celui qui a les outils pour faire pression sur la Russie, pas nous", a-t-il notamment argumenté lors d'une conférence à Aspen, dans le Colorado (centre).
"Nous pouvons faire de notre mieux pour défendre (le réseau) mais notre gouvernement est celui qui a les outils pour faire pression sur la Russie", a insisté le chef d'entreprise.
"Une des erreurs qui m'inquiètent, c'est qu'après 2016, le gouvernement n'ait pris aucune mesure pour répondre. Le signal envoyé au monde, c'était +ok, la voie est libre, les pays peuvent tenter leur chance et nos entreprises feront de leur mieux pour tenter de limiter les choses mais fondamentalement, le gouvernement américain ne viendra pas à la rescousse+", a encore dit M. Zuckerberg.
"Depuis, on a vu augmenter (ce type d') activités venant d'Iran ou d'autres pays", a-t-il poursuivi, observant que la sécurité du réseau lui coûte "des milliards de dollars par an".
"Mais nous ne pouvons pas faire grand chose tout seuls pour dissuader les pays de (faire cela). C'est quelque chose qui relève un peu des échelons supérieurs", a encore lancé Mark Zuckerberg.
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