Le groupe de médias et services américano-canadien Thomson Reuters a publié jeudi un bénéfice en net repli au deuxième trimestre, privé des revenus de son ancienne activité de terminaux financiers et de données de marché, qui va être vendue à la Bourse de Londres (LSE), dont Thomson Reuters va devenir actionnaire.
Le bénéfice net a été divisé par plus de trois (-71%), à 189 millions de dollars, une baisse que le groupe attribue à un effet de base défavorable, car Thomson Reuters comptabilisait encore les résultats de la division "Financial and Risk" lors du deuxième trimestre 2018.
A compter du 1er octobre 2018, la société s'est défait de cette activité, qui comprend les terminaux financiers et les données de marché, dont 55% du capital ont été cédés à la société d'investissement Blackstone pour 17 milliards de dollars.
Jeudi, le groupe boursier britannique London Stock Exchange (LSE) a annoncé être en passe de racheter cette entité, rebaptisée Refinitiv, pour 14,5 milliards de dollars, assortis d'une reprise de dette de 12,5 milliards.
A l'issue de cette opération, Thomson Reuters va devenir actionnaire du LSE à hauteur de 15% environ, a annoncé le groupe dans un communiqué.
Avec cette cession, Thomson Reuters a opéré une réorientation stratégique, pour se concentrer désormais sur les services et délaisser la technologie de marché.
L'activité la plus importante du nouveau groupe est maintenant le conseil juridique (Legal Professionals), qui représente près de la moitié du chiffre d'affaires (42%) au deuxième trimestre. C'est aussi, de très loin, celle qui contribue le plus à la marge opérationnelle (82%).
Par comparaison, la division Reuters News, qui comprend l'agence de presse Reuters, pèse en chiffre d'affaires avec 156 millions de dollars sur les trois mois d'avril à juin, mais ne représente que 3% de la marge.
Au total, le chiffre d'affaires est en hausse de 9% à 1,42 milliard de dollars.
Le groupe a légèrement relevé ses prévisions de chiffre d'affaires et de marge opérationelle pour 2019 et 2020. Il vise notamment une hausse de 3,5% à 4% des revenus cette année contre une fourchette de 3 à 3,5% en organique, c'est-à-dire sans compter le contrat de prestation qui le lie à Blackstone.
Le groupe doit fournir à Blackstone et à Refinitiv les informations de l'agence de presse Reuters News, qui reste dans le giron de Thomson Reuters, dans le cadre d'un contrat de 30 ans, moyennant 325 millions de dollars par an.