Le tribunal de commerce de Rouen a décidé jeudi de placer la société Remade SAS (reconditionnement de smartphones) en liquidation avec poursuite de l'activité, une nouvelle audience étant prévue le 17 décembre, a indiqué jeudi l'avocat du CSE de la société.
"Le tribunal a retenu la liquidation judiciaire mais avec poursuite d'activité pour donner une dernière chance à une reprise. Une prochaine audience aura lieu le 17 décembre", a indiqué Me Thomas Hollande aux médias à l'issue de l'audience.
"C'est une satisfaction pour nous", même si "les chances (de reprise) sont minces", a ajouté l'avocat du CSE, précisant que la liquidation permettait de "garantir le paiement des salaires, et le plus vite possible".
"On a appris qu'une nouvelle offre de reprise était sortie aujourd'hui à 12h22 de la part d'un partenaire commercial indien de Remade qui reprendrait 96 salariés", a ajouté Sophia Garcia, secrétaire CFDT du CSE.
"Ca donne de l'espoir mais il ne faut pas en avoir trop car on n'a pas le contenu de l'offre aujourd'hui. Le tribunal a laissé du temps pour que les administrateurs judiciaires examinent l'offre", a ajouté cette cadre de Remade.
Quatre autres offres avaient été déposées mais une seule reste en lice, celle de la société Takara, basée à Nice, qui améliorerait son offre actuelle (reprise de 32 salariés), a précisé Mme Garcia.
L'offre déposée par l'ancien président Matthieu Millet de reprendre 143 salariés a été écartée selon Me Hollande. "La procureure a dit que M. Millet savait pertinemment que son offre ne pouvait être examinée", a-t-il ajouté. M. Millet, qui a quitté la présidence opérationnelle du groupe en juin, demeure au conseil d'administration et ne peut donc être repreneur, selon l'avocat.
Il a par ailleurs écopé d'une interdiction de gérance pour plusieurs autres sociétés par le passé.
La société Remade SAS qui emploie 330 salariés à Poilley dans la Manche avait été placée en redressement judiciaire le 30 septembre.
Le groupe Remade, qui, selon la direction, compte 500 salariés en tout, comprend plusieurs autres filiales également en difficulté.
En septembre il comptait 680 salariés dont 435 à Poilley, près du Mont-Saint-Michel.
Selon un rapport confidentiel du cabinet Syndex remis au CSE et dont l'AFP a obtenu copie, Remade a longtemps "masqué son effondrement" par des "manipulations comptables", ce que Matthieu Millet conteste.
Le parquet de Coutances a ouvert une enquête préliminaire, pour faux bilan et fausses factures.
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