Le bénéfice net du groupe nippon de commerce en ligne Rakuten a bondi de 55% sur un an au premier semestre, surfant toujours sur un gain exceptionnel enregistré en début d'année, tandis que la rentabilité de son coeur d'activité a plutôt fait défaut.
De janvier à fin juin, Rakuten a dégagé un bénéfice net de 100,25 milliards de yens (840 millions d'euros au taux actuel), légèrement inférieur à celui du seul premier trimestre, selon des résultats publiés jeudi.
Rakuten n'a pas divulgué son bénéfice net au deuxième trimestre, mais il a enregistré une petite perte opérationnelle sur la période, plombé par de lourds investissements pour consolider son infrastructure face notamment à celle, redoutable, de son grand rival américain Amazon.
Sur l'ensemble du premier semestre, ses résultats sont plus reluisants car ils intègrent l'important gain exceptionnel enregistré en début d'année, lié à l'entrée en Bourse de la société de voitures avec chauffeur Lyft, dans laquelle Rakuten a des parts.
Sur cette rentrée non récurrente de 110,43 milliards de yens, une petite partie (10,94 milliards de yens) a toutefois dû être défalquée au deuxième trimestre, en raison d'une réévaluation en baisse de cette participation dans Lyft, a précisé jeudi le groupe.
Son chiffre d'affaires semestriel a augmenté de 14,5% sur un an, à 586,6 milliards de yens, dont 359,16 milliards provenant du commerce en ligne. Son résultat opérationnel semestriel, intégrant le gain exceptionnel lié à Lyft, a grimpé de 24,8% sur un an, à 111,89 milliards de yens.
Principal sponsor du FC Barcelone depuis 2017, Rakuten a un portefeuille de quelque 70 activités comprenant, outre le commerce en ligne, des services de voyagiste, d'opérateur mobile (en louant des infrastructure pour le moment), de gérant de monnaie électronique et cartes bancaires, de maison de courtage ou encore de fournisseur de bibliothèque en ligne avec la liseuse Kobo.
- Pas de prévisions -
Dans le domaine des services financiers (fintech), son chiffre d'affaires a progressé de 15% grâce aux prestations bancaires, mais ses bénéfices ont reflué de 10,9% en raison de l'activité d'assurance, heurtée par les catastrophes naturelles, et celle de courtage qui peine à tirer profit des commissions du fait de la morosité du marché d'actions japonais.
Son activité mobile a de son côté encaissé des revenus en hausse de 23,5%, mais elle reste ancrée dans le rouge en raison des frais de promotion et des investissements nécessaires.
Le groupe est actuellement en train de construire son propre réseau cellulaire afin de devenir le vrai quatrième opérateur de télécommunications mobiles japonais, sans dépendre trop de la location d'infrastructures aux acteurs en place.
Il va devoir affronter la concurrence de ces derniers bien installés et qui ont décidé de réduire leurs tarifs dans des proportions importantes, sur pression des autorités jugeant les factures des abonnés trop chères.
À l'étranger, Rakuten tente de se faire davantage connaître, notamment en unifiant sa marque sur les sites marchands qu'il a rachetés ici et là, comme Priceminister en France, devenu Rakuten France. Il possède aussi la société américaine Ebates, qui propose des rabais sur les achats en ligne.
Comme à son habitude, Rakuten n'a pas livré de prévisions chiffrées pour 2019, arguant de la difficulté d'anticiper l'évolution du groupe.
kap/fc
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