Le groupe japonais Nikon, qui achève des restructurations engagées en 2016 face au déclin de son activité phare des appareils photographiques, a quasiment doublé son bénéfice net sur l'exercice 2018/19.
Malgré un chiffre d'affaires en recul de 1,2% sur les 12 mois achevés fin mars, qualifiés de "dernière année de restructuration", à 708 milliards de yens (5,7 milliards d'euros), le spécialiste de photographie et d'optique a dégagé un profit net de 66,5 milliards de yens (540 millions d'euros).
Sa production proprement dite a affiché une marge de 82,6 milliards de yens, de 47% supérieure au bénéfice d'exploitation de l'exercice précédent.
Nikon prévoit une baisse plus marquée encore de ses ventes (-5,5% à 670 milliards de yens) sur l'exercice en cours, commencé le 1er avril, et une chute de 36,9% de son bénéfice net à 42 milliards de yens.
"Le marché des appareils photographiques numériques à objectif interchangeable et des appareils photographiques compacts a continué de rétrécir", entraînant une baisse de 17,9% des ventes dans l'ensemble du segment "image", a constaté ce grand nom japonais de la photographie établi en 1917, à présent confronté dans ce domaine à la concurrence des smartphones.
Face à ces changements, Nikon a décidé de se concentrer sur les appareils haut de gamme, vendus en moins grand nombre mais à la rentabilité plus élevée.
Il développe par ailleurs d'autres secteurs à plus haute valeur ajoutée comme les appareils de mesure, les équipements de précision pour le secteur des semi-conducteurs et les équipements médicaux.
Il avait ainsi expliqué il y a deux ans être "passé d'une stratégie de recherche de croissance du chiffre d'affaires à une stratégie d'amélioration des profits".
Son activité d'équipements de précision a vu ses ventes augmenter de 21,3% avec un bénéfice d'exploitation qui a bondi de 53,1% grâce à une meilleure rentabilité des systèmes de lithographie pour la fabrication d'écrans plats.
Ce segment a également bénéficié d'une rentrée exceptionnelle d'argent due au règlement à l'amiable d'un litige avec ASML, fabricant néerlandais de systèmes de lithographie les microprocesseurs et Carl Zeiss, spécialiste allemand d'optique et de lasers.
Nikon se félicite d'un "marché solide dans les biosciences et le diagnostic ophtalmologique, en particulier à l'étranger", ces deux secteurs ayant enregistré des ventes record.
Le segment santé dans l'ensemble, malgré des dépenses d'investissement stratégiques dans le diagnostic ophtalmologique et la médecine régénérative, a connu une amélioration de sa rentabilité "en partie sous l'effet d'une baisse des coûts fixes".
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