La jeune pousse française Mirakl (200 salariés) compte embaucher une centaine de collaborateurs supplémentaires d'ici la fin de l'année, surfant sur le succès de ses outils qui permettent aux entreprises de créer leur propre place de marché en ligne.
"Nous avons pour objectif d'être une centaine de personnes de plus par rapport à 220 actuels, et nous visons les 500" d'ici trois ans, a indiqué Philippe Corrot, l'un des deux dirigeants de la société qui organisait mercredi une convention de clients, partenaires et prospects à Station F à Paris.
Créée en 2012 Mirakl permet aux distributeurs ou, de plus en plus, aux entreprises industrielles, de créer leurs propres places de marché en ligne, grâce à des outils logiciels en mode SaaS (logiciel comme un service).
Ces places de marché mettent en relation des acheteurs et des vendeurs de produits, mais n'achètent ni ne stockent rien elles-même.
En France, Carrefour notamment utilise les outils Mirakl pour accélérer son virage vers le commerce en ligne.
"Nous avons plusieurs projets que nous annoncerons dans quelques mois", a déclaré Enrique Garcia Lopez, le directeur exécutif commerce électronique de Carrefour. "Notre objectif est d'améliorer notre offre sur Carrefour.fr", le site amiral vers lequel Carrefour fait converger toute son activité en ligne.
"Nous voulons intégrer beaucoup mieux sur Carrefour.fr des entreprises qui font partie de l'écosystème Carrefour", a-t-il ajouté.
Les places de marché concernent aussi les industriels comme Airbus, dont la filiale de pièces détachées Satair a elle aussi créé sa place de marché. Elle étend ainsi considérablement d'offres de pièces pour ses clients, a expliqué Christian Agger, en charge de la transformation numérique chez Satair.
Le but est de passer "de 5 millions de pièces proposées aux clients à 30 millions", et de proposer aussi des offres annexes, comme du financement, a-t-il expliqué.
Selon Philippe Corrot, les places de marché professionnelles ("B to B") comme celles de Satair représentent aujourd'hui un tiers de l'activité de Mirakl, mais la part devrait monter à 50% d'ici 2020.
Mirakl a levé en février dernier 70 millions de dollars auprès notamment du fonds d'investissement américain Bain Capital Ventures.
La société ne publie pas son chiffre d'affaires, se contentant d'indiquer qu'il a augmenté de 80% en 2018. Il est aujourd'hui "plus proche de 50 millions d'euros que de 10", a relevé Philippe Corrot, indiquant également que la société n'était pas encore rentable, du fait d'un choix délibéré de privilégier d'abord la croissance.
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