Le développement des PME industrielles grâce aux technologies de "l'usine 4.0" doit s'appuyer sur les Centres techniques industriels (CTI) dans une version modernisée, estime le rapport sur l'Industrie du futur, remis mardi à la secrétaire d'Etat Agnès Pannier-Runacher.
Le mission, lancée par le Premier ministre Edouard Philippe en octobre dernier, avait pour objectif de "trouver les solutions pour aider les PME et ETI (entreprises de taille intermédiaire) qui présentent un retard dans le déploiement de l'Industrie du futur", caractérisée par un usage accru des outils numériques, a rappelé la députée Anne-Laure Cattelot (LREM, Nord), coauteur du rapport.
La mission propose notamment de s'appuyer sur des organismes existants, les CTI-CPTE (Comités professionnels de développement économique) qui sont l'"un des bras armés de la politique industrielle" pour "bâtir une politique industrielle territoriale sur le long terme", a-t-elle indiqué.
Le rapport préconise de "moderniser les outils existants et non pas (de) les supprimer" et de "les remettre au coeur de la politique industrielle", a affirmé Mme Cattelot.
Les CTI ont été crées à l'initiative d'organisations professionnelles du secteur privé, mais bénéficient d'un statut public.
Il faut "une refonte de nos centres techniques, une modernisation pour tenir compte de l'Industrie du futur qui décloisonne les métiers", a ajouté Bruno Grandjean, président de l'Alliance Industrie du Futur, coauteur du rapport.
La France a "un problème de recherche appliquée, un problème pour passer des laboratoires aux usines", a aussi constaté M. Grandjean, également PDG du groupe Redex. Il a indiqué que la recherche appliquée représentait en France 35% des dépenses de recherche contre plus de 75% en Allemagne.
"C'est sans doute une des clés du rebond de notre industrie d'arriver à connecter les laboratoires et les usines", a-t-il dit.
Le rapport examine la mise en place de "plateformes d'accélération de l'Industrie du futur", pour aider à la diffusion des nouvelles technologies industrielles.
Ces plateformes pourraient être des" lieux de rencontres" dans chaque territoire, pour favoriser la "montée en gamme technologique" des PME, selon Mme Cattelot.
Agnès Pannier-Runacher, secrétaire d'Etat à l'Economie, a annoncé "une expérimentation sur deux, trois, peut-être quatre plateformes", pour voir comment cette nouvelle structure pourrait "accélérer durablement la croissance (des) entreprises industrielles" françaises.
"Nous allons travailler avec les CTI-CPTE sur la base d'un budget qui se sera pas touché" en 2020, a-t-elle poursuivi. "C'est maintenant qu'il faut se mobiliser" et "monter le niveau de jeu (...) des 25.000 PME et ETI françaises", a affirmé la secrétaire d'Etat.