Le groupe de matériels de télécommunications suédois Ericsson a accepté de payer 1 milliard de dollars dans le cadre d'un accord à l'amiable conclu avec le ministère américain de la Justice, qui l'accuse d'avoir versé des pots-de-vin dans cinq pays.
"La conduite corrompue d'Ericsson a impliqué des hauts dirigeants, pendant plus de 17 ans et dans au moins cinq pays, tout cela afin d'augmenter ses profits", a dénoncé Brian A. Benczkowski, le patron du département des affaires criminelles. Le groupe va devoir payer 520 millions de dollars au titre de l'accord au ministère et 540 millions de dollars au gendarme américain de la Bourse, dans un dossier lié à l'affaire.
Dans un bref communiqué, publié sur son site internet, Ericsson rappelle simplement qu'il a provisionné 1,2 milliard de dollars pour payer cette amende et refuse de commenter plus avant.
La filiale égyptienne du groupe a pour sa part plaidé coupable, précise le communiqué du ministère américain.
Selon l'accord conclu avec un juge de New York, Ericsson s'est engagé à payer 520.650.432 de dollars sous les 10 jours ouvrables et a accepté la mise en place pendant trois ans d'un observateur indépendant pour s'assurer qu'il en respecte bien les termes. "Grâce à des caisses noires, des pots-de-vin, des cadeaux et la corruption, Ericsson a mené ses activités dans les télécommunications avec pour principe: +seul l'argent compte+", a accusé Geoffrey S. Berman procureur de New York. Ericsson a accepté de continuer à coopérer avec la Justice.
Selon ses propres aveux, du début 2000 jusqu'à 2016, le groupe suédois a mis en place tout un système sophistiqué pour payer des pots-de-vin sans qu'ils apparaissent dans ses comptes. L'accord couvre les activités illégales à Djibouti, en Chine, au Vietnam, en Indonésie et au Koweit.
A Djibouti, Ericsson a versé 2,1 millions de dollars de pots-de-vin à des hauts dirigeants du pays entre 2010 et 2014 pour décrocher un contrat de quelque 20,3 millions d'euros.
En Chine ce sont des dizaines de millions de dollars en cadeaux divers qui ont été versés entre 2000 et 2016, là aussi pour remporter des contrats.
Au Vietnam, entre 2012 et 2015 ce sont 4,8 millions de dollars qui ont été versés à une société de conseil, afin de créer une caisse noire et verser ensuite de l'argent à des personnes qui normalement n'étaient pas éligibles à en recevoir.
Le même mécanisme a été utilisé en Indonésie pour alimenter une caisse noire de 45 millions de dollars. Au Koweit, c'est la promesse de verser 450.000 dollars qui a permis au Suédois de remporter un contrat de 182 millions.