Le monde des données informatiques est en train de se diviser en grandes zones géopolitiques, a estimé mardi le directeur général d'Orange Business Services, qui espère être en mesure de se placer dans la plupart de ces zones.
"Ce que nous voyons, c'est l'émergence de +zones de données+ géopolitiques" dotées de régimes juridiques différents, a déclaré devant la presse Helmut Reisinger, le directeur général d'Orange Business Services, la branche de services aux entreprises d'Orange.
"Il y a la zone russe, avec des données qui doivent rester sur le sol russe. Il y a la zone chinoise, il a la zone américaine, il y a la zone européenne avec le RGPD (Règlement européen sur la protection des données), il y la zone indienne... et peut-être qu'il y en aura encore plus", a-t-il expliqué.
Orange Business Services espère parvenir à se placer dans ces différentes zones pour ses activités de services aux entreprises (réseaux pour objets connectés, services de "cloud", cybersécurité...)
"Nous ne sommes pas un super-pouvoir militaire", mais "nous jouons global et local" grâce à une présence mondiale, a-t-il expliqué.
Orange Business Services est ainsi capable d'offrir du réseau pour objets connectés dans 200 pays, selon lui.
La société est en train de construire un "cloud" privé en Chine "pour une grande société financière américaine qui se prépare à une ouverture" sur place, "mais dont les données devront rester en Chine", selon M. Reisinger.
"Nous sommes le seul opérateur (télécoms) non-russe à avoir une licence qui couvre tout le pays", une qualité qui intéresse particulièrement les sociétés américaines venant travailler en Russie, a-t-il également indiqué.
La société compte réaliser à l'avenir plus de 50% de son chiffre d'affaires "cloud" hors de France.
Elle a réalisé 7,3 milliards d'euros de chiffre d'affaires en 2018 (sur un total de 41,38 milliards d'euros pour l'ensemble du groupe) et emploie 25.000 personnes, dont la moitié à l'international.
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