La France a pour ambition de dépasser le Royaume-Uni et devenir numéro un européen dans le financement d'entreprises technologiques, a affirmé jeudi le secrétaire d'Etat chargé du numérique Cédric O.
"Notre objectif est de devenir le premier éco-système technologique en Europe. Nous pouvons considérer qu'aujourd'hui nous sommes numéro deux puisque nous venons de dépasser les Allemands mais les Britanniques sont encore devant nous", a-t-il déclaré à l'AFP en marge d'une visite à Londres.
Le secrétaire d'Etat, en poste depuis six mois, est venu à la rencontre d'entrepreneurs français et britanniques, pour porter notamment les mesures annoncées cette semaine par le président Emmanuel Macron.
Le gouvernement français a promis des investissements de 5 milliards d'euros, grâce aux institutions financières de type banques et assurances, afin d'aider à faire émerger des entreprises du secteur technologique.
"Nous serons à 5 milliards d'euros et les Britanniques devraient être à 8 ou 9 milliards. C'est l'objectif qu'on devrait se fixer", explique M. O, ajoutant que les financements promis par Paris sont "le début de l'histoire".
"Nous voulons faire grossir nos entreprises pour être capables de concurrencer les Américains et les Chinois", a ajouté le secrétaire d'Etat, selon lequel il est nécessaire de défendre une souveraineté, des emplois et des valeurs.
Il est venu à Londres à un peu plus d'un mois du Brexit, prévu le 31 octobre et qui suscite des inquiétudes parmi les milieux d'affaires, britanniques et européens, au Royaume-Uni.
Le secrétaire d'Etat se défend toutefois de vouloir profiter de cette échéance pour séduire les entrepreneurs inquiets.
"Je ne suis pas ici en lien avec le Brexit. L'ambition française dans la technologie n'est pas liée à cet événement", assure-t-il, ajoutant qu'il se rendra dans les prochains mois dans la Silicon Valley aux Etats-Unis, en Corée du Sud ou encore à Singapour.
"Il n'y a pas d'appel particulier pour que les entreprises reviennent. S'ils veulent réussir ici je n'ai aucun problème. Pour être parmi les meilleurs du monde, les entreprises françaises doivent être internationales", explique-t-il.
La place de Londres comme grand centre technologique a jusqu'ici semblé épargnée par les vicissitudes autour du Brexit, en restant largement en tête en Europe pour les montants investis.
La capitale britannique est particulièrement dynamique dans le domaine des jeunes entreprises financières, avec de nombreuse "licornes", à savoir des sociétés dont la valorisation dépasse un milliard de dollars.