Le procureur général de Californie a saisi la justice mercredi pour qu'elle oblige Facebook à fournir des documents requis dans le cadre d'une enquête sur ses pratiques en matière de respect de la vie privée.
"En un an et demi, nous avons émis sept requêtes pour obtenir des documents et réponses de la part de Facebook", a expliqué Xavier Becerra lors d'une conférence de presse.
Mais la réponse du géant des réseaux sociaux a été "largement inappropriée", selon le procureur, qui lui reproche notamment de n'avoir "ni fourni, ni même cherché, les e-mails de Mark Zuckerberg et Sheryl Sandberg (respectivement numéros un et deux du groupe)" liés à l'enquête.
"Il ne nous reste pas d'autre choix que de demander au tribunal de forcer Facebook à répondre de façon adéquate à nos injonctions", a indiqué M. Becerra.
"Nous avons pleinement coopéré avec l'enquête de l'Etat de Californie. A ce stade, nous avons fourni des milliers de pages de réponses écrites et des centaines de milliers de documents", a réagi Will Castleberry, un vice-président de Facebook.
La Californie a commencé à s'intéresser à Facebook au printemps 2018, lors de la révélation du scandale de Cambridge Analytica.
Cette firme britannique a récupéré les données de 87 millions d'utilisateurs de Facebook pour mener des campagnes de manipulation politique, notamment aux Etats-Unis pendant la présidentielle de 2016.
En juin 2018, la Californie avait envoyé à la plateforme une première série de requêtes, à laquelle le groupe a "lentement répondu, prenant plus d'un an" pour fournir les documents nécessaires.
En juin 2019, l'Etat américain a formulé une deuxième série de questions, notamment sur les réglages du réseau en termes d'accès aux données pour les applications tierces (celles qui proposent à leurs utilisateurs de se connecter via leur compte Facebook).
Facebook et d'autres géants de la tech, dont Google, sont également dans le viseur de plusieurs enquêtes menées par les Etats américains et certaines autorités fédérales -- ministère de la Justice et FTC, l'autorité américaine de régulation des communications.
Ils s'inquiètent du pouvoir important qu'ils ont acquis dans les communications et de leur façon de gérer les données personnelles.
Facebook a ainsi été condamné fin juillet à une amende record de 5 milliards de dollars par la FTC pour ne pas avoir su protéger les données personnelles de ses utilisateurs.
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