AMICal Sat, premier nano-satellite d'observation optique des aurores polaires, conçu par des étudiants grenoblois, sera lancé le 5 juillet depuis le cosmodrome Vostotchny en Russie, ont annoncé mardi les acteurs du projet.
AMICal (Auroral Moon Intensity Calibration) sera le sixième nano-satellite lancé par la France. Il partira par fusée Soyouz avec un autre fabriqué par le Centre spatial universitaire de Montpellier.
La France a "un retard non négligeable" dans ce domaine, "et les universités sont capables d'aider à relever le défi et à en faire un acteur majeur dans le champ du +NewSpace+", a remarqué lors d'une conférence de presse Patrick Lévy, le président de l'Université Grenoble-Alpes.
Le NewSpace est une nouvelle conception des missions spatiales, qui s'appuie sur le lancement de multiples nano-satellites pesant de 1 à 50 kilogrammes, particulièrement utiles pour des missions d'observation de la Terre ou de météorologie de l'espace.
Les Etats-Unis en ont déjà lancé 766, l'Allemagne 25, la Chine 58 et le Japon 48.
Outre Grenoble et Montpellier, il existe des pôles universitaires français consacrés à l'espace à Toulouse, Paris ou Nice.
Le CSUG (Centre spatial universitaire de Grenoble) espère pour sa part, selon son directeur Mathieu Barthélémy, que "Grenoble soit à l'horizon 2030 une place reconnue mondialement du NewSpace".
AMICal Sat a la taille d'un pack de lait de deux litres (20X10X10 centimètres).
Le CSUG a coordonné cette mission, prévue pour durer de un à trois ans, autour d'une quarantaine d'étudiants, de cinq mécènes industriels de la région Auvergne-Rhône Alpes, notamment Air Liquide, d'un partenaire polonais spécialisé dans les plateformes de nano-satellites, SatRevolution, et de l'entité de services pour lancements allemande Exolaunch.
Le projet, lancé il y a trente mois seulement avec un budget modéré de 800.000 euros, est réalisé en collaboration avec les chercheurs de l'Université d'Etat de Moscou qui collecteront les données.
AMICal Sat photographiera des aurores boréales (pôle Nord) et australes (pôle Sud), de haut et sur les côtés, afin de mieux comprendre le lien entre ces spectaculaires phénomènes colorés et les éruptions solaires.
Celles-ci peuvent gravement endommager les réseaux de communication. L'une d'elles avait mis en panne pendant 9 heures le réseau électrique du Québec le 10 mars 1989, tandis que la NASA a révélé en 2014 qu'en juillet 2012, à une semaine près, une autre aurait pu "renvoyer la civilisation contemporaine au 18e siècle".
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AIR LIQUIDE