Facebook a supprimé un ensemble de pages, qui auraient été contrôlées depuis l'Ukraine et qui relayaient des messages patriotiques américains et des éloges du président Donald Trump vus par des millions d'utilisateurs du réseau social.
Le géant des technologies a déclaré mardi dans un courriel avoir retiré de sa plateforme la page "I Love America" ("j'aime l'Amérique"), ainsi que des pages similaires, "pour violations de nos règles sur les spams et les faux comptes". "Nous continuons à enquêter sur d'autres infractions possibles", précise le réseau.
Lundi, une enquête publiée sur le site classé à gauche "Popular Information" a révélé que cette page appartenait au communicant ukrainien Andriy Zyuzikov, et qu'elle contenait un nombre considérable de "posts" relevant de la désinformation.
Les messages allaient de posts anodins comme "tout le monde devrait respecter notre drapeau américain" à des déclarations mensongères, y compris une portant sur Hillary Clinton (affirmant qu'elle avait vendu l'accès à ses emails à des gouvernements étrangers).
Facebook n'a de son côté pas établi de liens entre cette page et d'éventuels acteurs gouvernementaux.
Le réseau social est sous pression suite à des tentatives d'interférences étrangères lors des élections américaines de 2016, notamment sur sa plateforme, et a entrepris de lutter contre la désinformation et les campagnes de manipulation de l'opinion.
D'après des chiffres de Popular Information, la page "I Love America" avait 1,1 million de fans et avait enregistré plus de 9 millions d'interactions ces trois derniers mois - plus que des sites d'informations comme BuzzFeed ou le Los Angeles Times.
L'article indiquait en outre que cette page recyclait des canulars et des fausses informations dont s'était servie une organisation russe liée au Kremlin, la "Internet Research Agency", pour essayer de manipuler les électeurs en 2016.
Les pages "Cute or Not?" ("mignon ou pas?") et "God bless Donald and Melania Trump and God bless America" ("Dieu bénisse Donald et Melania Trump et Dieu bénisse l'Amérique") étaient aussi contrôlées depuis l'Ukraine et postaient des messages similaires, d'après Popular Information.
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