Des courriers prioritaires qui arrivent en retard ou se perdent: la ville de Palaiseau (Essonne) a annoncé jeudi saisir le gendarme des télécoms (Arcep) contre La Poste pour "manquement aux obligations relatives à la mise en oeuvre du service public universel".
Selon la mairie, qui s'appuie sur un "testing" qu'elle a elle-même réalisé du 1er octobre au 9 novembre, "en moyenne 15% des courriers n'arrivent jamais à destination et les envois d'une lettre "prioritaire" cumulent plusieurs jours de retard.
"Une situation difficile pour de nombreux Palaisiens souffrant de ces manquements, avec plus d'une centaine de réclamations depuis la mi-septembre", précise dans un communiqué Grégoire de Lasteyrie, le maire (LR) de cette ville de plus de 34.000 habitants de la grande couronne parisienne.
Selon lui, ces dysfonctionnements sont liés à "des problèmes d'effectifs et d'organisation". "Une rencontre a eu lieu le 21 octobre entre le maire, les services de la mairie et les facteurs où ces derniers ont pu faire part de leurs difficultés avec la nouvelle organisation de l'entreprise", assure-t-il.
Contactée par l'AFP, La Poste affirme être "consciente des difficultés de distribution du courrier à Palaiseau" mais explique ne pas parvenir "à recruter suffisamment de facteurs sur cette zone, ce qui entraîne des retards dans la distribution des plis".
"Des rendez-vous de travail réguliers entre le maire et La Poste sont organisés afin de trouver rapidement des solutions", a-t-elle ajouté.
Mi-octobre, deux communes voisines de Palaiseau, Igny et Bures-sur-Yvettes, avaient annoncé déposer plainte auprès du tribunal de grande instance d'Evry contre La Poste, dénonçant les "nombreux dysfonctionnements" dans la distribution du courrier.
La mairie de Palaiseau, qui ne s'était finalement pas jointe aux deux autres communes, a préféré la saisine de l'Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse (Arcep), "plus rapide que la justice et qui peut, le cas échéant, prendre des sanctions pécuniaires si ses préconisations ne sont pas suivies", précise-t-on dans l'entourage du maire.
A ce jour selon l'Arcep, une seule autre procédure a été engagée et concerne la ville de Chevilly-Larue (Val-de-Marne).