La ministre de la Santé Agnès Buzyn a appelé lundi les Français à ne pas "minimiser" les risques pour la santé liés à la canicule, soulignant qu'ils ne concernaient pas seulement les "personnes vulnérables" mais "chacun d'entre nous".
"Je suis inquiète des concitoyens qui minimisent l'épisode, qui continuent à faire du sport comme si de rien n'était ou qui s'exposent au soleil alors que la situation risque d'être très difficile en milieu de semaine dans beaucoup de villes de France", a-t-elle déclaré à l'occasion d'un point presse au ministère de la Santé.
"Beaucoup minimisent l'impact de cette chaleur importante sur le corps humain. (...) Chacun d'entre nous est concerné, personne n'est un surhomme face à des épisodes de canicule extrêmes tels que nous allons les connaître jeudi et vendredi", a ajouté la ministre.
Une canicule d'une précocité sans précédent a démarré lundi sur la France et devrait durer toute la semaine selon Météo-France, avec des températures qui pourraient dépasser dans la semaine les 40°C.
Le risque sanitaire lié à cette vague de chaleur est d'autant plus élevé qu'elle "s'accompagne d'un très fort taux d'humidité", ce qui augmente la "chaleur ressentie", a souligné Agnès Buzyn.
"L'inconfort sera supérieur" à celui de l'épisode caniculaire d'août 2003, qui avait provoqué une surmortalité de 15.000 personnes, en grande majorité des personnes âgées.
Autre facteur aggravant, du fait de sa précocité, cette canicule intervient "à une période où l'activité humaine bat son plein: les écoles travaillent encore, les ouvriers dans le BTP travaillent, les gens prennent les transports en commun", a observé la ministre.
"C'est la raison pour laquelle nous donnons des instructions aux différentes entreprises pour qu'elles adaptent leurs horaires, leurs façons de travailler, de façon à éviter au maximum les transports en commun. Toutes les entreprises qui peuvent faire du télétravail, il faut le favoriser", a-t-elle conseillé.
Agnès Buzyn a également invité à "adapter nos codes vestimentaires".
"Il ne faut pas hésiter dans une entreprise à dire que au-delà de 30° ça n'est pas nécessaire de s'habiller comme on s'habille en janvier. C'est du bon sens mais à un moment il faut acter que le climat est en train d'évoluer (...) et que nous devons adapter notre société".