Arianespace compte lancer plus de 300 satellites en 2020, soit la moitié de ce qu'elle a placé en orbite en 40 ans, à la faveur notamment du déploiement de la constellation OneWeb, a affirmé mardi son président exécutif Stéphane Israël.
L'année 2020 s'annonce comme une année charnière pour la société chargée de l'exploitation et de la commercialisation des lanceurs européens qui célèbre ses 40 ans. Elle compte avant la fin de l'année effectuer les tirs inauguraux des nouvelles fusées Ariane 6 et Vega C.
Depuis 1980, Arianespace a lancé 616 satellites. Elle table cette année sur "plus de 300, grâce notamment à la poursuite du déploiement des satellites OneWeb et de la mission rideshare SSMS" à bord de la fusée italienne Vega qui emportera une quarantaine de petits satellites.
Outre les vols inauguraux d'Ariane 6 et Vega C, "en 2020, on peut espérer réaliser jusqu'à 12 lancements depuis la Guyane: jusqu'à cinq Ariane 5, quatre Soyouz et trois Vega", a affirmé Stéphane Israël lors d'une conférence de presse.
"A ces missions vont s'ajouter des missions depuis les cosmodromes russes de Baïkonour et Vostochny. Nous avons prévu une cible de huit lancements pour OneWeb, sachant que s'il y a davantage de satellites prêts, nous sommes prêts à davantage de lancements". Chaque Soyouz peut emporter jusqu'à 34 satellites de la constellation OneWeb.
Sur le marché des satellites géostationnaires de télécommunications, coeur historique de l'activité d'Arianespace, l'année 2019 a connu un rebond.
"Nous avons mis en orbite huit satellites géostationnaires, sachant que l'ensemble de la concurrence en a lancé six", s'est félicité Stéphane Israël. Et les prises de commandes aux fabricants de satellites sont reparties à la hausse après des années de déprime avec 14 commandes, contre six en 2018, huit en 2017, 14 en 2016 et 20 en 2015.
"Mais il faut noter qu'en masse totale, cela a une certaine limite", les satellites étant plus légers, a-t-il expliqué.
Les 14 satellites commandés en 2016 représentaient une masse de 75 tonnes, contre 55 tonnes en 2019. "Si vous prenez des équivalents Ariane, cela fait deux Ariane de moins comme opportunité de lancement", a-t-il observé.
Au total, Arianespace a signé 14 contrats de lancement en 2019 avec 12 clients différents représentant 44 satellites, dont un contrat pour le satellite Euclid destiné à étudier la matière noire pour le compte de l'Agence spatiale européenne.
Le carnet de commandes, aux deux-tiers commercial et un tiers institutionnel, s'élève à 4 milliards d'euros.