Le président de la branche polonais du géant chinois Huawei, Tonny Bao, a déclaré mardi qu'il n'y aurait pas de "discrimination" en Pologne en matière de 5G, malgré un appel à la sécurité numérique inscrit la veille dans une déclaration polono-américaine.
Intervenant lors d'un débat au forum économique de Krynica, dans le sud de la Pologne, M. Bao a relevé que sa société n'était pas citée dans la déclaration signée par le Premier ministre polonais, Mateusz Morawiecki, et le vice-président américain, Mike Pence.
Mais le fait qu'on parle de Huawei dans ce contexte confirme "que nous avons vraiment pris de l'avance", a-t-il observé. Il s'agit d'une "question pour experts" et "déplacer une question pour experts sur le plan politique crée la confusion", a-t-il ajouté.
"Nous croyons que le gouvernement choisira la meilleure solution", a-t-il conclu, rappelant que Huawei travaillait avec les principaux opérateurs polonais, et même avec le ministère des Finances.
Le chef de l'Office polonais de la Communication Electronique, Marcin Cichy, a affirmé de son côté, dans une déclaration à l'AFP, que le texte signé "fixait une direction à suivre mais ne visait pas directement Huawei" et qu'elle imposait plutôt "une surveillance, un monitoring, à l'ensemble des fournisseurs".
"En tout cas, ce qui est inscrit dans cette déclaration ne menace aucunement ce que nous faisons actuellement en matière de 5G en Pologne", a ajouté M. Cichy. Il a souligné que pour toucher directement aux activités en cours, il faudrait que le mémorandum d'accord polono-américain soit transcrit dans les régulations polonaises. "Pour l'instant ce n'est pas prévu", a-t-il dit.
Les Etats-Unis cherchent à convaincre leurs alliés de rejeter la technologie 5G développée par Huawei, mettant en garde contre la possible collaboration entre ce dernier et les services de renseignement de Pékin.