Le groupe japonais de commerce et services en ligne Rakuten a multiplié par six son bénéfice net au 1er trimestre 2019, à la faveur d'une hausse de ses ventes de 16% et d'un gain comptable exceptionnel.
En trois mois, Rakuten, qui possède aussi un site homonyme de vente en ligne en France (ex-Priceminister.com), a dégagé un gain net de 104,8 milliards de yens (840 millions d'euros), quasi équivalent au total du bénéfice net de l'ensemble de l'année passée.
Il a enregistré un rentrée non récurrente de 110,43 milliards de yens découlant de l'évaluation de ses actifs dans la société de voitures avec chauffeur Lyft après l'entrée de cette dernière en Bourse aux Etats-Unis.
Son chiffre d'affaires s'est élevé à 280 milliards de yens et son résultat opérationnel trimestriel a quadruplé à 113,66 milliards de yens.
Rakuten a un portefeuille de quelque 70 activités comprenant, outre le commerce en ligne, celles d'agence de voyage, d'opérateur mobile (en louant des infrastructure pour le moment), de gérant de monnaie électronique et cartes bancaires, de maison de courtage, ou encore de fournisseur de bibliothèque en ligne avec la liseuse Kobo.
Rakuten, sponsor de l'équipe de football de Barcelone, encaisse surtout des recettes provenant de divers services Internet qu'il propose. Ses ventes afférentes ont augmenté de 14% et les bénéfices de 620%, du fait du gain comptable exceptionnel lié à Lyft et imputé sur les comptes d'exploitation de ce segment d'activités.
Bien que le groupe soit confronté à la forte concurrence d'Amazon au Japon, il a réussi à fidéliser des clients avec des événements promotionnels réguliers. Il s'applique continûment de renforcer l'attrait de sa galerie marchande virtuelle pour inciter les acheteurs à commander davantage avec leurs smartphones et tablettes.
À l'étranger, Rakuten tente de se faire davantage connaître, notamment en unifiant sa marque sur les sites marchands qu'il a rachetés ici et là. Il possède aussi la société américaine Ebates, qui propose des rabais sur les achats en ligne.
Dans le domaine des services financiers (fintech), son chiffre d'affaires a progressé de 22% grâce aux services bancaires, mais ses bénéfices ont reflué de 1,4% en raison de l'activité de courtage qui peine à tirer profit des commissions du fait de la morosité du marché d'actions japonais.
Son activité mobile a de son côté encaissé des revenus en hausse de 23%, mais elle reste ancrée dans le rouge.
Le groupe est actuellement en train d'investir dans son propre réseau cellulaire afin de devenir le vrai quatrième opérateur de télécommunications mobiles japonais, sans dépendre trop de la location d'infrastructures aux acteurs en place.
Il va devoir affronter la concurrence de ces derniers bien installés et qui sont en outre en train de réduire leurs tarifs dans des proportions importantes.
Comme à son habitude, Rakuten n'a pas livré de prévisions chiffrées pour 2019.
kap/mra