WeWork, le géant des bureaux partagés qui a multiplié les déconvenues ces dernières semaines dont la démission de son patron, a finalement ajourné à une date indéterminée son arrivée à Wall Street, selon un communiqué diffusé lundi.
"Nous avons décidé de reporter notre introduction en Bourse afin de nous concentrer sur notre coeur de métier, dont les fondamentaux restent solides", ont affirmé les nouveaux co-directeurs de l'entreprise, Artie Minson et Sebastian Gunningham, en soulignant être "plus que jamais résolus à servir nos membres, les entreprises clientes, les propriétaires à qui nous louons des bureaux, les employés et les actionnaires".
"Nous avons bien l'intention de faire fonctionner WeWork comme si c'était une société cotée", ont-ils aussi noté. Ils envisageront de nouveau la possibilité de recourir aux marchés financiers "à l'avenir", ont-ils ajouté.
Prévue initialement la semaine dernière, l'introduction en Bourse de WeWork avait finalement été repoussée en raison d'un accueil réservé des potentiels investisseurs.
Ces derniers s'interrogeaient d'une part sur la valeur de l'entreprise, passée de 47 milliards de dollars lors d'un dernier tour de table en début d'année, à moins de 20 milliards lors des derniers jours à l'approche de l'arrivée à Wall Street, et sur le modèle économique de la société.
Mais les doutes enflaient aussi sur la gouvernance et les méthodes de management de son patron co-fondateur, Adam Neumann.
Estimant que l'attention portée sur sa personne était devenue "une distraction importante", ce dernier avait décidé le 24 septembre d'abandonner ses fonctions de directeur général pour ne garder que le poste de président non-exécutif du conseil d'administration.
Ses remplaçants tentent depuis de rassurer leurs partenaires et investisseurs. Selon le Wall Street Journal, ils avaient envoyé un message aux salariés la semaine dernière prévenant de "décisions difficiles à venir".
Une source proche du dossier a indiqué à l'AFP que le groupe s'apprêtait à lancer une cure d'austérité drastique comprenant des milliers de suppressions d'emplois dans les prochaines semaines.
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