Emblème du "coworking", WeWork, qui a lancé une véritable révolution des bureaux partagés et dont les pratiques comptables sont controversées, envisage désormais une valorisation sous les 20 milliards de dollars, ont indiqué à l'AFP dimanche des sources proches du dossier.
La société est également sous la pression de certains de ses investisseurs pour reporter à 2020 son introduction à Wall Street (IPO) prévue cet automne, ont ajouté ces sources sous couvert de l'anonymat.
Le modèle économique et la gouvernance de WeWork suscitent des doutes auprès des milieux d'affaires, selon ces sources.
C'est la deuxième fois en trois jours que WeWork abaisse sa valeur. Jeudi, des sources proches du dossier avaient indiqué que la société tablait désormais sur une valeur d'entreprise aux alentours de 20 milliards, contre 47 milliards quelques mois plus tôt en vertu du dernier tour de table auprès du groupe japonais Softbank.
Les investisseurs de WeWork redoutent que les marchés réservent un accueil froid à la société, avancent encore les sources.
La traditionnelle tournée de présentation de l'entreprise aux investisseurs potentiels précédant une introduction en Bourse (roadshow) qui devait démarrer lundi ne devrait pas avoir lieu, ont encore dit ces sources. Une d'elles ajoutant qu'il est plus que probable qu'il n'y ait rien de tel durant la semaine.
JPMorgan Chase et Goldman Sachs, les deux principales banques chargées de piloter l'introduction en Bourse, vont tenir de nombreuses réunions cette semaine, entre elles et avec les investisseurs pour tenter d'apaiser leurs craintes, ont dit les sources.
"Il y a beaucoup à discuter", a déclaré une d'elles.
Contacté par l'AFP, WeWork n'a pas répondu dans l'immédiat.
Le Wall Street Journal était le premier à faire état du nouvel abaissement de la valorisation.
Les investisseurs doutent de la capacité de Wework à gagner de l'argent assez rapidement, selon les sources. Ils se demandent aussi si l'entreprise a les reins solides pour résister à un ralentissement de l'économie mondiale et comment le cours de son action réagirait à la volatilité des marchés, nourrie par la guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine.
Les manoeuvres financières de son dirigeant Adam Neumann font aussi grincer des dents, comme quand il investit personnellement dans l'immobilier pour ensuite louer à WeWork.
WeWork, né en 2010 à New York, entend lever un peu plus de 3 milliards de dollars lors de son introduction en Bourse, considérée comme une des plus importantes de l'année, et obtenir en parallèle une ligne de crédit de 6 milliards de dollars auprès de grandes banques, ont encore dit les sources.
lo/cn
WEWORK
GOLDMAN SACHS GROUP
J.P. MORGAN CHASE & CO
SOFTBANK GROUP