Le géant britannique des télécoms Vodafone a annoncé mardi une lourde perte en 2018-2019 et une forte baisse du dividende afin de dégager des fonds pour réduire sa dette et financer son développement en Europe.
Le groupe, qui était dans le vert un an plus tôt, a enregistré une perte nette de 7,6 milliards d'euros au cours de l'exercice annuel achevé fin mars, portée à 8 milliards en excluant des intérêts minoritaires dans des sociétés, selon un communiqué.
Vodafone a principalement souffert de la cession de ses activités en Inde l'été dernier, qui a plombé ses comptes à hauteur de plusieurs milliards d'euros.
Le groupe a fusionné en août dernier Vodafone India avec l'opérateur Idea Cellular pour former le plus gros opérateur de téléphonie mobile de ce pays d'Asie du sud. Mais cette cession s'est faite à prix cassé pour Vodafone qui a dû en outre déprécier la valeur de ces actifs au moment de la vente.
Dans le même temps, ses résultats ont été affectés par la forte concurrence en Espagne et en Italie, qui met sous pression ses marges, ainsi qu'à des vents contraires en Afrique du Sud. Son chiffre d'affaires total a d'ailleurs reculé de 6,2% à 43,7 milliards d'euros.
"Ces défis ont pesé sur la croissance de notre chiffre d'affaires durant l'année et, combinés aux coûts élevés des enchères pour des fréquences, ont réduit notre marge de manoeuvre financière", prévient le directeur général Nick Read.
Par conséquent, comme redouté par le marché, Vodafone a décidé de réduire de 40% son dividende pour dégager des fonds destinés à financer ses projets d'investissement et à diminuer son énorme dette qui atteignait 27 milliards d'euros fin mars.
Vodafone dépense en particulier des milliards d'euros pour obtenir des fréquences 5G en Europe. Il a mis sur la table 2,4 milliards d'euros en Italie et est candidat également aux enchères qui se sont ouvertes en Allemagne.
En parallèle, il doit financer le rachat d'activités en Europe de l'américain Liberty Global, une transaction géante évaluée à 18,4 milliards d'euros qui doit lui permettre de mettre la main sur le deuxième câblo-opérateur en Allemagne, Unitymedia, ainsi que d'autres actifs dans la connexion fixe en République tchèque, Hongrie et Roumanie.
Pour trouver des fonds, Vodafone a en outre pour stratégie depuis plusieurs mois de se désengager d'activités à l'international pour se concentrer sur le marché européen. Il a ainsi annoncé lundi la vente de sa filiale néo-zélandaise pour l'équivalent de 2,1 milliards d'euros.
jbo/ved
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