La startup française KeplerK a annoncé jeudi relancer son service d'achat de bitcoins dans les bureaux de tabac, inauguré en janvier mais suspendu par la suite en raison de défaillances techniques et d'irrégularités réglementaires.
L'annonce, à l'automne 2018, de ce service rendant plus accessible la cryptomonnaie, avait suscité un appel à la prudence de la part des autorités financières qui avaient mis en garde contre "les risques associés à un investissement sur ces actifs spéculatifs, peu adaptés aux profils d'investisseurs particuliers non avertis".
Deux mois après son lancement en janvier, le PDG de KeplerK, Adil Zakhar, avait suspendu le service pour résoudre certains problèmes de lenteurs dans les transactions dont certaines pouvaient prendre jusqu'à huit heures, et se mettre en conformité avec les exigences réglementaires dont les autorités financières lui avaient fait part.
Notamment, la startup doit demander auprès de l'AMF un agrément de prestataire de service sur actif numérique (le bitcoin n'est pas considéré comme une monnaie), un nouveau statut issu de la loi Pacte, a expliqué à l'AFP une source proche du dossier.
Selon ses conditions générales de vente, KeplerK s'est également accordé avec un établissement de monnaie électronique britannique, CFS-Zipp, autorisé à proposer ses services sur le territoire français et qui sera chargé des transactions en euros et donc de la lutte contre le blanchiment.
Contacté par l'AFP, Adil Zakhar affirme que les problèmes de lenteur, dus à des "frais de minage" élevés pour inscrire les transactions dans la blockchain lors de période d'intense volatilité du bitcoin, sont également réglés.
Pour utiliser le service, l'utilisateur devra donc ouvrir un compte auprès de KeplerK et donner à cette occasion son identité, puis se rendre dans un bureau de tabac équipé d'un terminal d'encaissement compatible (5.000 bureaux seront éligibles sur environ 24.000) et acheter pour 50, 100 ou 250 euros un ticket convertible en bitcoins.
En quelques dizaines de minutes, ceux-ci seront alors disponibles sur le portefeuille numérique de son choix ou celui fourni par la startup, tandis que la startup sera rémunérée par une commission.
La fintech travaille désormais à permettre "très prochainement" l'opération inverse (convertir ses bitcoins en euros) auprès des mêmes buralistes.