Une plainte a été déposée mercredi contre Lyft, le rival d'Uber aux Etats-Unis, accusé de "négligence" par plusieurs femmes qui disent avoir été violées ou agressées sexuellement par des chauffeurs contactés via l'application.
"La réponse de Lyft à la crise de prédateurs sexuels parmi ses chauffeurs est totalement inadéquate", selon la plainte déposée par 14 femmes devant un tribunal de San Francisco, siège de la plate-forme de réservations de véhicules de tourisme avec chauffeur (VTC).
Ces femmes accusent Lyft de savoir depuis 2015 que certains de ses chauffeurs agressent leurs clientes. Elles assurent que l'entreprise n'a pas mis en place de contrôles renforcés des antécédents ni de "procédures pour renforcer la sécurité des passagers".
Au contraire, l'entreprise fait, toujours selon ce document, de la "publicité mensongère" en se présentant comme un service sécurisé.
Les 14 femmes lui reprochent également d'avoir continué à faire rouler certains chauffeurs mis en cause, de ne pas avoir donné suite à leurs plaintes et de ne pas coopérer avec les services de police dans les enquêtes visant leurs agresseurs.
L'une d'elles, âgée de 23 ans, explique avoir été violée en mai 2019 en Caroline du Nord par son chauffeur qui l'a suivie dans sa chambre d'hôtel alors qu'elle était ivre. Selon la plainte, la police a été obligée de demander un mandat pour obtenir des informations de Lyft.
Kim Natural, victime d'attouchements en décembre 2018 à Salt Lake City, a expliqué lors d'une conférence de presse que "Lyft n'avait jamais répondu à (ses) appels" et ne l'avait pas tenue "informée du suivi" de sa plainte.
Pourtant entre 2014 et 2016, l'entreprise a reçu une centaine de signalements pour agressions sexuelles contre ses chauffeurs dans un seul Etat, selon les plaignantes. Il s'agissait de la Californie, a ensuite précisé un de leurs avocats, Stephen Estey.
Lyft, créé en 2012 et introduit en bourse en mars, a assuré au quotidien USA Today que ce type de comportements "entraînait une mise à l'écart définitive" des chauffeurs. "Nous ne tolérons pas le harcèlement ou la violence sur notre plate-forme", a poursuivi sa porte-parole Lauren Alexander.
Uber est également poursuivi en justice à ce sujet. En avril, une femme agressée par un de ses chauffeurs a réclamé dix millions de dollars de dédommagements dans une plainte déposée à Washington.