Un tiers des salariés du privé a recouru au télétravail pendant les grèves de décembre, et cette proportion est montée à un sur deux en Île-de-France, selon une étude CSA pour le groupe de prévoyance Malakoff Humanis publiée jeudi.
Le télétravail s'installe d'année en année dans l'entreprise, constate le baromètre publié pour la troisième année: 30% de salariés déclarent travailler régulièrement à distance en 2019 contre 29% en 2018 et 25% en 2017, selon l'enquête menée en décembre auprès de 1.610 salariés (dont 600 managers) représentatifs de la population active du privé d'entreprises d'au moins dix salariés.
Pendant les grèves de fin d'année, 34% des salariés ont travaillé à distance, et 50% en Île-de-France, selon une deuxième vague d'enquête menée exceptionnellement du 6 au 15 février pour mesurer l'impact des mouvements sociaux. 38% des salariés qui ne recourent pas habituellement au télétravail ont travaillé à distance pendant le mouvement social.
"On n'est pas loin du potentiel du télétravail en entreprise", observe Anne-Sophie Godon, directrice de l'innovation chez Malakoff Humanis. En effet, 60% des salariés estiment que leurs tâches ne se prêtent pas au télétravail. C'est par exemple le cas d'un ouvrier du bâtiment.
Les grèves, qui ont surtout affecté les transports, ont davantage dynamisé le recours au télétravail en Île-de-France, d'autant que les entreprises franciliennes sont plus représentées dans le secteur des services, favorable au travail à distance.
La réduction du temps de trajet est la première motivation à la mise en place du télétravail pour 46% des salariés devant la flexibilité des horaires (39%) et la conciliation vie professionnelle - vie personnelle (37%).
Le télétravail est appelé à se développer d'ici cinq ans pour les trois quarts des salariés et les deux tiers des dirigeants.
Lors de l'enquête de février, 28% des entreprises où l'activité permet le télétravail ont déclaré avoir autorisé le télétravail lors de mouvements sociaux, et 27% ont incité leurs salariés à travailler à distance pour éviter les risques de contamination.
A noter que la question visait alors plutôt la grippe et la gastro-entérite que le coronavirus, à l'époque encore cantonné à l'Asie.