Un internaute français sur dix utilise une enceinte connectée de type Amazon Echo ou Google Home, un usage moins développé qu'aux Etats-Unis ou dans d'autres pays européens mais appelé à conquérir un tiers des foyers à moyen terme, selon une étude présentée mardi.
Cette vaste étude, fruit de la toute première collaboration entre les deux régulateurs CSA et Hadopi, s'appuie sur des rencontres avec les professionnels du secteur, une analyse des marchés, une série d'entretiens individuels et un sondage Harris Interactive mené en février auprès de 2.605 individus, dont un groupe d' d'utilisateurs d'enceintes connectées.
Ainsi, 10% des internautes de plus de 15 ans ont déjà utilisé cet appareil récemment introduit sur le marché français (mi-2017 pour Google Home) tandis que près de la moitié (46%) des internautes a déjà utilisé un assistant vocal (type Siri, OK Google...).
Bien que les usages soient encore relativement basiques (demander la météo pour 78% des usagers, rechercher une information sur Internet pour 75%), les pratiques culturelles et médias sont largement répandues, notamment l'écoute de musique (89% des utilisateurs) ou de radio (81%).
Les usages domotiques (commande d'appareils ménagers, d'interrupteurs...) restent moins répandus et concernent 36% des utilisateurs d'enceinte connectée.
L'objet est encore considéré comme un gadget par un quart des utilisateurs et aujourd'hui seulement 4% des internautes non équipés ont l'intention d'en acheter une en 2019, considérant qu'il propose encore trop peu de services et aussi par crainte à l'égard des données personnelles.
L'étude estime toutefois qu'à horizon 2025, les enceintes connectées pourraient être présentes dans 36% des foyers français.
"On estime que la progression sera similaire à celle de la tablette. A nos yeux, l'enceinte connectée dépassera largement des équipements de type casque de réalité virtuelle ou montre connectée", a estimé Louis de Broissia, membre de la Hadopi chargé de présenter l'étude.
"Il y a un potentiel de développement en France mais le marché n'est pas encore mûr. Aux Etats-Unis, où les enceintes connectées existent depuis fin 2014, une personne sur quatre en utilise une", a souligné de son côté Hervé Godechot du CSA.
Hervé Godechot note que les médias (radio, TV, presse et pure players) sont de plus en plus nombreux à proposer des offres et qu'ils ont intérêt à se positionner même si "personne ne gagne d'argent avec pour l'instant car le modèle économique reste à inventer.
Pour les régulateurs, le partage de la valeur entre médias et fabricants d'enceintes connectées mais aussi le référencement des différentes offres et services sont un point de vigilance.
L'Arcep, l'Autorité de la concurrence et la Cnil ont également participé à l'étude.