Thales a amélioré ses résultats au premier semestre, au cours duquel il a conclu le rachat de Gemalto, mais un redressement plus lent que prévu dans le secteur spatial le rend plus prudent pour sa croissance annuelle.
Le groupe de défense et de technologies a publié mercredi un bénéfice net en hausse de 22% au premier semestre, à 557 millions d'euros, porté notamment par la plus-value réalisée à l'issue de la cession de son activité "modules de sécurité" (GP HSM), liée au rachat de Gemalto.
Cette vente a été initiée à la demande du ministère américain de la Justice pour que ce dernier approuve le rachat de Gemalto. Cette plus-value d'un montant de 221 millions d'euros a permis de compenser "la baisse du résultat opérationnel courant" de 125 millions d'euros liée à l'intégration du fabricant de cartes à puces, précise le groupe de haute technologie.
En rachetant Gemalto -intégré dans les comptes du groupe depuis le 1er avril-, Thales veut constituer un géant mondial du traitement et de la protection des données. Mais cette acquisition a fait plonger la trésorerie: la dette nette s'élevait au 30 juin à 4,4 milliards d'euros contre une trésorerie nette de 3,2 milliards d'euros au 31 décembre 2018.
"L'achat de Gemalto, c'est une sortie de cash importante", a convenu le PDG de Thales, Patrice Caine, devant quelques journalistes, se félicitant par ailleurs que le groupe soit "en progression sur tous ses indicateurs-clés".
Le chiffre d'affaires au premier semestre s'établit ainsi à 8,19 milliards d'euros (+9,9%), dont 4,8 milliards au deuxième trimestre. A périmètre et taux de change constants, il accuse toutefois une légère baisse (-0,5%) sur le semestre.
Les prises de commandes semestrielles se sont élevées à 7,0 milliards d'euros (+10%), dont 4,7 milliards entre avril et juin.
Les ventes au deuxième trimestre ont notamment été portées par l'activité Défense et Sécurité (+59%) mais ont chuté dans le domaine aérospatial (-17%). "Cette baisse s'explique par le redressement plus lent que prévu du marché spatial", explique le groupe dans le communiqué.
Les opérateurs de satellites sont attentistes, notamment en raison de l'arrivée des constellations et "ont du mal à se positionner", selon M. Caine.
"Sur 2019, la décroissance de l'activité spatiale est d'environ 10% (...). Progressivement elle va reprendre sa marche en avant, on reste tout à fait positifs sur le moyen-long-terme", a estimé le directeur financier de Thales, Pascal Bouchiat.
Cette baisse attendue du chiffre d'affaires dans le domaine spatial conduit le groupe à se montrer moins ambitieux dans ses prévisions de ventes de l'année. "La croissance organique du chiffre d'affaires devrait se situer dans le bas de la fourchette précédemment fixée (3% à 4%)", indique-t-il dans le communiqué.
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