Des offres de reprise de la société en difficulté Remade (smartphones d'occasion), qui emploie au moins 320 salariés, seront réexaminées le 9 janvier, ont indiqué mardi à l'AFP direction et salariés après une audience devant le tribunal de commerce de Rouen.
Deux offres non recevables en l'état ont été présentées mardi au tribunal, l'une par l'ancien président et le fondateur de Remade Matthieu Millet, l'autre par la société basée à Dubaï CTS, ont ajouté Renaud Le Youdec, président depuis juillet de l'entreprise.
Lancée en 2014, Remade est en liquidation avec poursuite d'activité depuis fin novembre.
Avec "une expérience reconnue dans la téléphonie", "CTS apparaît comme un candidat sérieux qui permettrait de sauver de manière pérenne" 117 emplois, a déclaré à la presse l'avocat du CSE Thomas Hollande après une audience de près de trois heures.
"Nous voyons des opportunités pour Remade dans l'export", a indiqué à l'AFP le patron de CTS, Suresh Radhakrishnan, après avoir été entendu par le tribunal. Créé en 2019, CTS emploie 20 personnes, selon le PDG qui a expliqué avoir auparavant été à la tête d'un autre société employant 500 personnes.
Quant à l'offre de Matthieu Millet, qui propose de reprendre 142 salariés, "les représentants du personnel ont voté hier (lundi) un avis en CSE pour s'exprimer de manière très défavorable sur cette offre qu'ils considèrent comme indécente. Cette offre ne vise qu'à protéger Matthieu Millet et lui permettre d'échapper à ses responsabilités", a affirmé Me Hollande.
Interrogé par des journalistes avant d'être auditionné, Matthieu Millet a assuré être "là pour dire comment il [était] possible de sauver l'entreprise. J'ai bâti cette boîte (...) Je suis pas de nature à laisser tomber".
M. Millet a été par le passé interdit de gérer plusieurs autres entreprises. Remade fait par ailleurs l'objet d'une enquête préliminaire du parquet de Coutances pour faux bilan.
"Le tribunal ne veut même pas poser de question à M. Millet et nous non plus", a déclaré à la presse Sophia Garcia, secrétaire CFDT du CSE.
"Les représentants du personnel sont dépités de devoir passer les fêtes avec ce sentiment là d'incertitude, mais ils comprennent aussi que c'est donner une ultime chance à Remade", a-t-elle ajouté.
Les salariés, qui ont selon la CFDT détruit 6.000 smartphones ces derniers jours, vont continuer à le faire pour protester contre le refus des actionnaires de participer au financement d'un plan social. En l'état, les salariés risquent de partir avec seulement 500 euros d'indemnité, selon la CFDT.