La justice tranchera le 16 janvier le sort de la jeune société normande Remade (reconditionnement de smartphones) dont les difficultés menacent au moins 330 emplois, a-t-on appris jeudi de sources concordantes.
C'est ce qu'ont indiqué plusieurs sources dont le président de Remade Renaud Le Youdec, à la sortie d'une audience à huis clos devant le tribunal de commerce de Rouen. Les salariés n'ont pas souhaité s'exprimer dans l'immédiat.
Le tribunal a entendu jeudi deux repreneurs potentiels, l'un proposant de sauver 142 emplois, l'autre 118, selon les industriels interrogés par l'AFP à la sortie de l'audience à huis clos.
L'ex-PDG de l'entreprise lancée en 2014 Matthieu Millet promet de reprendre 142 emplois et de mettre 1,3 million de valorisation de valeur de stocks sur la table. "Je veux sauver mon bébé", a-t-il déclaré à la presse après l'audience.
De son côté le britannique Suresh Radhakrishnan qui affiche "plus de 25 ans d'expérience dans ce domaine" selon son avocat Vincent Pellier, reprendrait 118 emplois et mettrait 3,3 millions sur la table via Forth Wave Technology, une des sociétés qu'il a créées en 2019 et qui n'a pas encore d'employés.
"Je pense que Remade est une très bonne société, une des rares à faire du reconditionnement de haute qualité. A plus d'un titre c'est un joyau de la France", a déclaré à la presse M. Radhakrishnan assurant vouloir développer l'export.
M. Millet a été par le passé interdit de gérer plusieurs autres entreprises. Remade fait par ailleurs l'objet d'une enquête préliminaire menée par le parquet de Rennes pour faux bilan.
En liquidation judiciaire avec poursuite d'activité depuis le 28 novembre, Remade affiche toutefois un stock de 25.000 à 33.000 iPhones reconditionnés prêts à être commercialisés.
Le groupe dont le site principal se trouve à Poilley, près du Mont Saint Michel (Manche), avait atteint un effectif de 680 personnes en 2019.
"Pour masquer l'effondrement du groupe", Remade a "gonflé artificiellement son chiffre d'affaires", a affirmé le cabinet Syndex dans un rapport pour le CSE, daté de novembre, ce que dément M. Millet.