La première banque russe, Sberbank, a racheté 46,5% de parts du groupe de médias en ligne Rambler afin de créer "un leader du marché russe des médias et du divertissement", ont annoncé les deux groupes.
Le montant de la transaction n'a pas été précisé, les groupes indiquant simplement que qu'une partie des fonds investis par Sberbank serviraient à éponger les dettes de Rambler.
"Sberbank possèdera 46,5% de Rambler Group" au terme d'une transaction qui devrait être conclue au troisième trimestre 2019, indique un communiqué diffusé mardi soir, qui précise que "les produits et services numériques de Rambler Group seront intégrés dans l'écosystème Sberbank".
Le groupe Rambler -- dirigé par le milliardaire russe Alexandre Mamout -- comprend notamment les marques Okko, un cinéma en ligne à la croissance rapide, un cinéma moscovite ainsi qu'une trentaine de services en ligne populaires, dont les médias Gazeta.ru, Lenta.ru, Afisha.ru, Championat.ru et le portail de recherche Rambler.ru.
En tout, les services en ligne du groupe affichent une audience de 56 millions de visiteurs uniques par mois.
Le journal en ligne Lenta.ru, aujourd'hui considéré comme un média favorable au Kremlin, avait connu en 2014 un conflit entre le propriétaire et la rédaction, jugée alors trop critique du pouvoir. La rédactrice en chef du site avait été licenciée et remplacée par un journaliste pro-Kremlin, tandis que plusieurs journalistes avaient quitté Lenta pour créer un autre journal en ligne, Meduza, basé en Lettonie.
Le patron de Sberbank, Guerman Gref, a impulsé un virage numérique considérable pour son groupe à la réputation de mastodonte bureaucratique, qui s'emploie désormais activement à se développer au-delà des activités bancaires en devenant un acteur majeur de l'internet russe.
Mais selon les spécialistes, elle pâtit de son statut de groupe public.
En 2017, Sberbank et le géant russe de l'internet Yandex ont annoncé une alliance dans le commerce en ligne, valorisée à un milliard de dollars. Concrètement, Sberbank a investi 30 milliards de roubles (418 millions d'euros au taux actuel) dans la plateforme existante Yandex.Market.
En octobre 2018, des médias spécialisés avaient affirmé que Sberbank voulait racheter jusqu'à 30% de Yandex et obtenir une minorité de blocage, ce qui correspondrait indirectement à une nationalisation de l'une des entreprises jugées les plus dynamiques et innovantes en Russie, dont l'économie est dominée par des conglomérats industriels et financiers publics.
L'action de Yandex avait enregistré une chute vertigineuse en Bourse, depuis partiellement résorbée.
Ces informations ont été démenties par Yandex et Sberbank.