Le distributeur de matériel électrique Rexel a confirmé mardi ses objectifs financiers pour l'année, après un premier semestre robuste, où ses ventes et son bénéfice ont grimpé sur fond de recul des coûts de restructuration.
Le chiffre d'affaires s'est affiché en croissance de 3,7% sur le semestre écoulé, à 6,8 milliards d'euros, a indiqué le groupe dans un communiqué, disant maintenir ses objectifs annuels de hausse des ventes et de résultat opérationnel (Ebita) ajusté.
Ces ventes semestrielles sont au-dessus du consensus établi par l'agence financière Bloomberg. Le chiffre d'affaires de Rexel sur le seul deuxième trimestre ressort quant à lui en progression de 3,3% à 3,484 milliards de dollars.
Le bénéfice net, de son côté, a bondi de 70,6% au premier semestre, à 163,9 millions d'euros, reflétant un net recul des coûts de restructuration, quasiment divisés par cinq sur un an. Hors exceptionnels, le bénéfice net récurrent est en hausse de 9,6% à 167,7 millions d'euros.
"Rexel a prouvé sa capacité à s'ajuster rapidement pour faire face à des vents contraires, tant sur le plan macroéconomique que sur certains marchés spécifiques", a déclaré le directeur général Patrick Bérard, citant "un environnement volatil", les tensions commerciales internationales ou une inflation de certains coûts.
Lors d'une conférence téléphonique, M. Bérard s'est cependant dit "confiant" sur la tenue des objectifs 2019.
Le groupe avait annoncé début février viser cette année une croissance des ventes en données comparables entre 2% et 4% (hors impact des fermetures d'agences en Allemagne et en Espagne) et une hausse de son résultat d'exploitation (Ebita) ajusté entre 5% et 7% --perspectives qu'il a confirmées mardi.
- 11e trimestre de croissance -
Sur les six premiers mois de l'année, un effet de changes positif --lié à l'appréciation du dollar-- est venu compenser un effet de périmètre négatif résultant notamment de la cession d'activités en Chine, précise le groupe.
Si Rexel signale avoir enregistré son 11e trimestre consécutif de progression des ventes, l'évolution de son chiffre d'affaires reste très inégale selon les régions.
L'Europe, qui représente un peu plus de la moitié du chiffre d'affaires, a enregistré un repli des ventes de 0,9% au deuxième trimestre en données comparables -- mais une croissance de 1,7% si l'on prend en compte les fermetures d'agences en Allemagne et en Espagne.
La Scandinavie, le Benelux et la France étaient bien orientés, mais l'activité a continué de reculer au Royaume-Uni (-8,2%), sur fond de fermetures d'agences et d'incertitudes liées au Brexit.
En Allemagne, les ventes ont plongé de 21,7% en données comparables, suite à un recentrage sur le segment industriel et les installateurs, destiné à gagner en rentabilité. Retraitées des 17 fermetures d'agences dans ce pays, les ventes sont néanmoins restées "globalement stables".
La zone Amérique du Nord (plus du tiers des ventes) a de son côté affiché une robuste croissance de 6,8% au deuxième trimestre en données comparables (+12,1% en publié, du fait d'un effet de changes positif de 64 millions d'euros lié au renchérissement du dollar).
Si Rexel progresse toujours nettement sur les marchés de la construction résidentielle et non résidentielle, l'activité industrielle en revanche "ralentit à cause d'une moindre demande et d'un effet de base plus difficile".
Rexel se montre par ailleurs prudent sur l'éventuel impact d'un relèvement des droits de douane américains par l'administration Trump.
"Nous attendons que les autorités se montrent plus spécifiques sur les catégories de produits visées et le calendrier. Trump a annoncé des tarifs, nous attendons de voir l'application", a commenté M. Bérard.
En Asie-Pacifique (qui représente moins de 10% du chiffre d'affaires), les ventes trimestrielles ont progressé de 3,4% en comparable, mais affichent un repli de 2,2% en données publiées en raison de la cession d'activités en Chine.
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