La justice examine jeudi le sort de la jeune société de reconditionnement de smartphones Remade (au moins 330 salariés), en redressement judiciaire, et soupçonnée de faux bilan et fausses factures, après avoir affiché une ascension fulgurante.
"Il y a évidemment une vraie inquiétude. Les salariés craignent que le redressement judiciaire ne soit converti en liquidation", a déclaré Sophia Garcia, secrétaire CFDT du CSE, à l'AFP.
Quatre offres ont été déposées, a précisé Mme Garcia. Elles reprendraient 143 salariés, 20, 32 ou 15, a-t-elle précisé.
L'offre de reprise de 143 salariés déposée par l'ancien PDG et fondateur du groupe Matthieu Millet est "ridicule", selon Thomas Hollande, l'avocat du CSE.
"Aucune offre n'est à ce jour recevable en l'état. L'espoir le plus concret est que le tribunal considère qu'au regard du sérieux de trois des candidats, il prolonge la période d'observation pour leur permettre d'améliorer leurs offres", a ajouté Me Hollande.
"Les différents repreneurs mettraient entre 200.000 et 1,2 million d'euros en prix de cession sur la table pour récupérer notamment le stock de 25.000 à 33.000 i-phones reconditionnés prêts à être commercialisés", a ajouté un porte-parole de la direction interrogé par l'AFP.
Selon la CFDT, qui a prévu un car pour Rouen jeudi, l'audience prévue à 15h00 à n'est pas publique.
Interrogé par l'AFP, le tribunal de commerce a juste confirmé la tenue de l'audience jeudi.
Selon la CFDT, le tribunal examine jeudi la situation de Remade Group, dont la principale société Remade SAS emploie environ 350 personnes à Poilley, près du Mont-Saint-Michel mais qui inclut également des filiales logistiques. Selon la direction Remade SAS compte 330 salariés.
Mi-septembre, la direction avait indiqué que le groupe Remade employait 680 personnes dont 450 au sein de Remade SAS à Poilley et Tanis, deux communes voisines.
Parallèlement Remade fait l'objet d'une enquête préliminaire pour faux bilan et fausses factures ouverte fin septembre, a indiqué à l'AFP le procureur de Coutances Cyrille Lacombe.
Surfant sur l'économie circulaire du smartphone, la société avait connu une ascension fulgurante. Fondée en 2014, elle employait 250 personnes à Poilley début 2017.