Le constructeur de navettes automobiles autonomes Navya a pratiquement doublé son chiffre d'affaires en 2018, mais ses pertes se sont aggravées dans les mêmes proportions, sous l'effet d'une hausse massive de ses dépenses de recherche et développement.
La société basée à Villeurbanne, en proche banlieue lyonnaise, a réalisé l'an dernier pour 19,0 millions d'euros de chiffre d'affaires (+85%), grâce à la vente de 68 véhicules, selon un communiqué publié mercredi.
116 navettes Navya sont désormais en circulation dans le monde. Près de 30% des volumes vendus l'ont été en Amérique du nord et en Asie-Pacifique, fait valoir le groupe.
La marge brute a bondi de 1,3 million à 3,4 millions d'euros. Elle s'est hissée à 18% des ventes (+5 points en un an), ce qui, pour le nouveau président du directoire Etienne Hermite, atteste "d'un modèle économique vertueux".
Mais la progression des frais de recherche (+154%), des frais commerciaux et marketing (+21%) et des frais généraux (+132%) ont aggravé le déficit courant. En y ajoutant ses frais financiers, Navya enregistre au final une perte nette de 18,1 millions d'euros, contre 11,5 millions un an plus tôt.
Pour autant, le groupe ne s'inquiète pas pour son avenir immédiat, fort d'une trésorerie de 19,5 millions d'euros à la fin décembre. Il a en outre tiré en mars une première tranche de 15 millions d'euros sur les 30 accordés par la Banque européenne d'investissement.
Jugeant le niveau de ses ventes trop volatiles, le groupe annonce par ailleurs qu'il ne communiquera plus sur son chiffre d'affaires des premier et troisième trimestre. Son prochain rendez-vous avec les marchés est donc fixé au 25 juillet pour son chiffre d'affaires semestriel.
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