Les fichiers de personnalités établis par Monsanto, le géant des pesticides, ne relèvent pas d'une surveillance illégale ni ne contiennent de données personnelles, selon le rapport d'un cabinet d'avocats publié jeudi par la maison-mère Bayer.
Révélées en mai par le média français France 2, ces listes avaient été collectées entre 2016 et 2017 par l'agence FleishmanHillard à la demande de Monsanto, au moment où était débattue l'autorisation du glyphosate dans l'UE jusqu'en 2023.
Bayer a finalisé le rachat du géant américain des pesticides et des OGM l'été 2018 pour 63 milliards de dollars.
Si les listes de personnalités en question étaient "détaillées, méthodiques et conçues pour représenter clairement les positions de Monsanto", elles ne contiennent en revanche "aucune preuve à l'appui des allégations des médias français selon lesquelles les listes de parties prenantes étaient illégales", affirme Bayer dans un communiqué.
Il ne s'agit pas non plus d'une "surveillance" illégale de personnes, avance le groupe.
Le contenu de ces listes, passé au peigne fin depuis mai par le cabinet d'avocats américain Sidley Austin à la demande de Bayer, ne révèle que des informations "accessibles au public, telles que des articles de presse ou des comptes de réseaux sociaux", précise Bayer.
Selon cette enquête externe, il ressort que les fichiers Monsanto portaient sur 1.475 personnalités issues de plusieurs pays, dont 466 en France, 202 en Allemagne et 339 travaillant pour des institutions européennes.
L'AFP, dont plusieurs journalistes figurent dans ce fichier, a annoncé en mai qu'elle portait plainte en France auprès de la Commission nationale de l'informatique et des libertés (CNIL).
Le gouvernement allemand a décidé mercredi de bannir fin 2023 l'utilisation du controversé herbicide glyphosate, et d'en restreindre d'ici-là son autorisation.
Une décision immédiatement critiquée par Bayer, confronté par ailleurs à une vague de procès aux Etats-Unis lancés par des plaignants atteints d'un cancer après avoir été en contact avec le produit controversé.
Bayer continue d'affirmer que "le glyphosate est sans danger lorsqu'il est utilisé correctement".
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