La Commission européenne a ordonné mercredi au fabricant américain de semi-conducteurs Broadcom de cesser "immédiatement" ses pratiques anticoncurrentielles, un nouveau coup porté à un géant de la Silicon Valley.
Il s'agit d'une décision extrêmement rare de la part de l'exécutif européen, étant donné que l'enquête est toujours en cours.
Mais, la Commission européenne estime que "si elle n'intervient pas, le comportement de Broadcom est susceptible de causer un préjudice grave et irréversible à la concurrence".
"Nous ne pouvons le tolérer, parce qu'il en découlerait des prix plus élevés pour les clients et les consommateurs européens, de même qu'un choix plus restreint et une innovation moindre", a déclaré la Commissaire européenne à la Concurrence, Margrethe Vestager, citée dans un communiqué.
C'est la première fois depuis 18 ans que la Commission européenne prend une telle décision alors que l'enquête --ouverte le 26 juin dernier-- n'est pas terminée.
La dernière fois, en 2001, que Bruxelles avait ordonné à une entreprise de cesser immédiatement ses pratiques anticoncurrentielles, cela concernait les agissements en Allemagne de la firme américaine IMS Health (études pour l'industrie pharmaceutique).
Or, cette décision avait été retoquée plus tard devant la Cour de justice de l'UE, qui avait tranché en faveur de l'entreprise visée en considérant qu'il y avait trop d'incertitudes sur l'existence d'un abus.