La nouvelle crypto-monnaie que Facebook compte lancer en 2020 devra se conformer à des règles strictes, a déclaré mardi une représentante du Trésor américain, qui entend travailler "main dans la main" avec les autorités financières en Suisse où le projet doit voir le jour.
"Nous surveillons évidemment très attentivement Libra", a déclaré Sigal Mandelker, la sous-secrétaire du Trésor en charge de la lutte contre le financement du terrorisme et le blanchiment d'argent, lors d'une conférence de presse à l'ambassade des Etats-Unis, à l'occasion d'une visite de travail dans le pays alpin.
Le projet n'en est pour l'instant qu'à ses débuts mais pourrait avoir accès à une très large base d'utilisateurs, impliquant d'appliquer des règles strictes pour lutter contre les activités illicites, a-t-elle insisté.
"Cette technologie doit suivre les mêmes règles strictes que celles qui s'appliquent aux autres institutions qui transmettent de l'argent", a-t-elle affirmé.
La sous-secrétaire du Trésor américain venait en Suisse dans le cadre d'une visite de travail pour évoquer notamment les questions concernant la réglementation des monnaies numériques, y compris le projet du géant américain Facebook.
Après avoir rencontré des représentants de la Banque des règlements internationaux, une institution considérée comme la Banque centrale des Banques centrales, dont le siège se trouve à Bâle, elle devait s'entretenir à Berne avec la Finma, l'autorité suisse de surveillance des marchés.
Réputée pour ses montres et son chocolat, la Suisse est aussi devenu en quelques années un des pays favoris des entreprises spécialisées dans les cryptomonnaies. Beaucoup se sont implantées dans le canton de Zoug, au centre de la Suisse, désormais surnommé la "crypto-vallée". L'association Libra, qui regroupe 27 entreprises partenaires du projet de Facebook, a elle choisi d'installer sa base à Genève.
"La Suisse, comme un certain nombre d'autres pays, aime se présenter comme un hub pour la technologie financière et l'innovation", a insisté Mme Mandelker, qui s'attend à travailler "étroitement" avec les autorités suisses.
Avec la création annoncée mi-juin d'une monnaie numérique offrant un mode de paiement alternatif aux circuits bancaires traditionnels, Facebook veut bouleverser le système financier mondial. Promise pour 2020, elle s'inspire de crypto-actifs comme le bitcoin, mais sera gérée par un consortium à but non-lucratif.
Le projet suscite cependant de vives inquiétudes. Aux Etats-Unis, Jerome Powell, le président de la Banque centrale américaine, fait partie de ceux qui avaient tiré la sonnette d'alarme, invoquant aussi bien les inquiétudes concernant le respect des informations personnelles que la protection des consommateurs ou les risques pour stabilité financière.
noo/jul