Les petites et moyennes entreprises françaises doivent redoubler d'efforts pour combler leur retard numérique au risque de "ne plus rester compétitives", estime un rapport parlementaire, qui recommande notamment la création d'un "crédit d'impôt" dédié et d'un "volontariat numérique PME".
"La révolution numérique est encore trop subie, extérieure à l'entreprise et encore trop incomprise par les PME et leurs dirigeants faute de temps suffisant à y consacrer", souligne ce rapport d'information, rendu public mardi par la délégation aux entreprises du Sénat.
Elles doivent "opérer rapidement leur propre révolution numérique sous peine de ne plus rester compétitives, voire de disparaître", ajoute le document, qui évoque un retard important chez les petites et moyennes entreprises en termes d'"expérience client" et de "dématérialisation des processus d'entreprise".
Selon l'indice "Desi" relatif à l'économie numérique, établi par la Commission européenne, la France se positionne au 15e rang européen, soit en-dessous de la moyenne des 28 Etats membres. "Nous avons beaucoup de marge de progression", a insisté lors d'une conférence de presse Pascale Gruny, sénatrice LR de l'Aisne, auteure du rapport.
Pour combler ce retard, la délégation sénatoriale formule 14 recommandations, dont l'instauration d'un volontariat numérique en PME ("VNPME") sur le modèle du volontariat international en entreprise. L'occasion pour les entreprises n'ayant "pas besoin en permanence de quelqu'un" de développer leur usage d'internet, a souligné Mme Gruny.
Autre préconisation: la création d'un Crédit d'impôt à la formation et à l'équipement au numérique pour les artisans et les petits commerçants, et la pérennisation du dispositif de suramortissement pour les investissements de robotisation et de transformation numérique des PME-TPE.
Les auteurs du rapport proposent enfin que les TPE-PME en transition numérique puissent "inscrire à l'actif" de leur bilan comptable "l'ensemble des investissements matériels ou immatériels" liés à cette transformation, "y compris les prestations de conseil et de formation".