Les quelque 318.000 assistantes maternelles de France étaient appelées mardi à faire grève contre une réforme qui les oblige à se référencer sur un site web, mais assuraient pour la plupart l'accueil des enfants qui leur sont confiés, selon un collectif représentant ces "nounous".
"Nous assurons l'accueil des enfants, mais n'organisons pas d'activités à l'extérieur. Pour les repas, c'est aux parents de nous les fournir", a précisé à l'AFP Laurence Joly, l'une des porte-parole du collectif Assistants maternels en colère - "gilets roses".
Cette solution, choisie par une majorité d'assistantes maternelles, permet d'éviter de mettre les parents "dans l'embarras", a-t-elle fait valoir.
L'objet de leur colère est un article du projet de loi de financement de la "Sécu" pour 2020 qui vise à améliorer, pour les parents, l'accès aux places de garde disponibles.
Pour ce faire, les assistantes maternelles devront désormais se référencer sur le site monenfant.fr, opéré par les Allocations familiales, et y actualiser régulièrement leurs disponibilités, sous peine de perdre leur agrément.
Contactée par l'AFP, Véronique Delaitre, responsable FO pour le secteur des emplois de la famille, a affirmé que la grève des activités extérieures et de la préparation des repas était "très suivie" par les assistantes maternelles. Elle a estimé le taux de grévistes à "80%".
"Il y a un vrai ras-le-bol", a-t-elle déploré, craignant notamment une "mauvaise protection des données" due à l'obligation faite aux assistantes maternelles de se référencer sur un site web accessible à tous.
Plusieurs nourrices sont réticentes à l'idée de publier leurs coordonnées complètes, et notamment leur adresse, par crainte de subir du démarchage commercial intempestif.
"Par ailleurs, le législateur n'a pas pensé aux zones blanches. Tout le monde n'a pas internet", a relevé Véronique Delaitre, qui appelle les assistantes maternelles à rejoindre un "sit-in" organisé par les syndicats FO et CGT mercredi devant le ministère de la Santé.
Les "nounous" s'étaient déjà mobilisées au début de l'année contre une modification du régime d'assurance chômage qui leur aurait fait perdre leur système spécifique d'indemnisation. Le projet a finalement été abandonné.