Le moteur de recherche français Qwant a présenté mardi à Paris une nouvelle version de sa déclinaison dédiée aux enfants Qwant Junior, qui doit écarter les contenus choquants et inappropriés pour le jeune public tout en mettant en avant des contenus éducatifs.
L'interface du site permet aux enfants "de 6 à 12 ans" de rechercher des contenus éducatifs, des informations sur des sites d'actualité, des activités ludiques ou dans les pages web en général, le tout sans publicité sur les pages de résultats.
"Les acteurs d'internet responsables doivent respecter la vie privée des enfants et des parents, et nous devons collectivement refuser la monétisation de l'attention de l'enfant qui se fait à travers des publicités ciblées", a déclaré le président co-fondateur de Qwant Eric Léandri, cité dans un communiqué.
"Aujourd'hui, Qwant Junior est un centre de coût pour Qwant mais on est dans une optique de produit d'appel", a expliqué à l'AFP le directeur général Tristant Nitot, lors de la présentation.
Qwant Junior met en avant une sélection de contenus "à la qualité pédagogique reconnue, notamment sur l'onglet Education", détaille le communiqué. Il tire aussi parti de Vikidia, une encyclopédie participative pour les enfants, a pu constater l'AFP.
"Avec cette nouvelle version, on va encore plus loin dans l'ergonomie. Quand un enfant cherche le mot terrorisme par exemple, on va lui proposer une définition adaptée aux enfants, mais pas d'images ou de vidéos. Et puis, un +petit dinosaure+ lui conseillera d'approfondir le sujet avec un adulte", a présenté Tristan Nitot.
Autre innovation, l'interface permet de rechercher et lire des vidéos provenant de plateformes numériques dans un lecteur épuré, sans section de commentaires ou recommandations menant vers d'autres vidéos.
Pour filtrer les résultats violents, choquants, ou encore pornographiques, Qwant Junior utilise des "systèmes automatisés de détection" ainsi que des listes noires auxquelles les enseignants peuvent contribuer en signalant des contenus à retirer.
"Le meilleur contrôle reste l'humain", a expliqué à l'AFP Marie Juyaux, directrice générale adjointe de Qwant qui pointe néanmoins le faible "flux" de contenus signalés jusque ici. Une personne suffit aujourd'hui pour vérifier ces liens avant d'éventuellement les retirer, selon elle.
Inauguré fin 2015, Qwant Junior a reçu en septembre 4,6 millions de visites, selon Tristan Nitot.
Lancé en 2013, Qwant fait partie des quelques sociétés mondiales qui disposent de leurs propres moteurs d'indexation du web, différents de ceux utilisés par l'ultra-dominant Google, le challenger Microsoft Bing ou les moteurs russes et chinois.
Qwant dit recevoir aujourd'hui "plus de 80 millions de visites par mois".
Le gouvernement a annoncé en mai vouloir proposer par défaut ce moteur de recherche sur tous les ordinateurs de l'administration française.
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