Voici une sélection d'actualités de la semaine écoulée dans les nouvelles technologies.
Prime à la faille chez Tchap
Tchap (messagerie sécurisée pour agents publics) a lancé le 20 juin un programme de primes à la faille ou "bug bounty" qui récompense les codeurs capables de trouver une faille de son sécurité dans son logiciel.
Le programme, dont la date de fin n'a pas été fixée, est géré par la plate-forme spécialisée Yes We Hack, l'un des grands acteurs français du secteur du "piratage éthique".
"En fonction de l'importance des failles repérées, les récompenses s'échelonnent de 50 à 1.500 euros (pour une faille critique)", a indiqué la Dinsic, la direction informatique de l'Etat qui a lancé Tchap en avril pour offrir une alternative à Telegram ou Whatsapp aux fonctionnaires et agents publics.
Mais quelques heures après son lancement, un spécialiste de la recherche de faille a débusqué un problème permettant à des personnes extérieures d'avoir un regard sur certains contenus de la messagerie.
Le problème a été immédiatement réglé, mais l'image de Tchap a été ternie.
Le jeu vidéo, cible des voleurs d'identifiants
La communauté des joueurs est particulièrement ciblée par les pirates informatiques, qui cherchent à dérober des identifiants puis revendent les comptes ou les objets virtuels qu'ils détiennent. La société Akamai a dénombré 12 milliards d'attaques contre des sites web de jeux vidéo ces 17 derniers mois sur un total de 55 milliards, tous secteurs confondus.
La majorité des attaques a pour origine une faille très répandue dans l'accès à la base de données - baptisée "Injection SQL" - qui permet d'obtenir des listes d'identifiants. Des robots utilisent ensuite ces listes pour tenter d'accéder à différentes plateformes de jeu et sélectionner les comptes valides. Ceux-ci sont ensuite vendus sur des forums spécialisés et permettent à leurs acheteurs d'éviter des mesures de bannissement, d'obtenir des tenues et objets rares, ou d'utiliser les cartes de crédits ou comptes Paypal associés.
Dématérialisation: le verdict des usagers
L'Etat veut jouer la transparence sur la dématérialisation des démarches administratives, sujet sensible pour les citoyens pas toujours ravis de se retrouver seul face à un écran pour établir une nouvelle carte grise ou refaire leur permis de conduire.
L'Etat va donc proposer un bouton MonAvis à la fin de chaque démarche administrative, pour recueillir le point de vue de l'usager. Les résultats seront publiés dans le nouvel "Observatoire de la qualité des services numériques" lancé le 21 juin par Cédric O, le secrétaire d'Etat au Numérique.
Partage des données de santé: les Français restent méfiants
Plus de 65% des Français ne font ni confiance aux réseaux sociaux, ni à leur employeur et encore moins aux sociétés proposant des objets de santé connectée quant à l'accès et au partage de leurs données de santé, selon une récente enquête sur un panel de 1.001 personnes réalisée pour l'Afcros, l'association des entreprises de la recherche clinique.
En revanche, 92% des personnes interrogées ont déclaré faire confiance à leur médecin concernant ces sujets, sur lesquels ils s'estiment plutôt mal informés (61%). Pouvoir accéder à leurs données de santé est très important pour 88,3% d'entre elles. Cependant 75,9% d'entre elles n'ont encore jamais constitué ou consulté un dossier médical sur internet ou via une application mobile.
Thérapie génique: Yposkesi (Généthon) partenaire d'une biotech suisse
Yposkesi, le site industriel du laboratoire Généthon et de l'association AFM-Téléthon, va mettre à disposition ses capacités de production pour la biotech américano-suisse Axovant, qui développe des programmes de thérapie génique basés sur des vecteurs viraux.
Inauguré fin 2016 sur le site du Genopole d'Evry (Essonne), Yposkesi se considère comme le plus grand sous-traitant de produits de thérapie génique en Europe. D'ici 2021 son site devrait encore doubler de taille, afin de répondre à la demande croissante pour ce type de thérapies aussi innovantes que coûteuses. Yposkesi offre déjà ses services à de nombreuses biotechs et groupes pharmaceutiques: début juin, un contrat similaire avait ainsi été signé avec le laboratoire français Servier.
19.000 diplômés pour la grande école du numérique
Les formations labellisées "grande école du numérique" (formations tech innovantes et ouvertes à tous, de 7 mois en moyenne) lancées en 2015 font du bon travail, à en croire leurs statistiques officielles.
18.876 personnes ont été formées par l'une des écoles (751 aujourd'hui), dont 17% de personnes issues de quartiers populaires.
En 2018, 58% des élèves achevant une formation ont obtenu un CDD ou un CDI dans les trois mois, tandis que 27% poursuivaient leurs études, et 10% créaient leurs entreprise.
Le salaire brut moyen d'embauche était de 25.000 euros. Principaux métiers des diplômés: développeur web/mobile, animateur de communauté, techniciens systèmes et réseaux.
Les levées de fonds
- La biotech liégeoise Imcyse a levé un total de 35 millions d'euros en cumulant des subventions et un tour de table de 28 millions d'euros mené par le fonds d'investissement européen Life Sciences Partners (LSP), accompagné d'investisseurs belges. Ces financements doivent permettre à la société d'initier une étude clinique de phase II pour sa technologie visant à traiter le diabète de type 1, ainsi que pour démarrer des essais cliniques dans la sclérose en plaques et d'autres maladies auto-immunes sans solution curative à ce jour.
- Mauna Kea Technologies, medtech française spécialisée dans le développement et la commercialisation d'outils de biopsie optique, complémentaires aux prélèvements classiques de tissus cellulaires à des fins de diagnostic, va bénéficier d'un prêt de 22,5 millions d'euros de la part de la Banque européenne d'investissement (BEI). Ces fonds répartis en trois tranches devront servir à dynamiser l'activité commerciale de la société, tout en lui permettant de continuer à investir dans sa recherche-développement et d'augmenter ses capacités de production si nécessaire dans les prochaines années.
- L'outil d'aide au recrutement CleverConnect a obtenu 5,5 millions d'euros auprès de la société d'investissement Sofiouest et du fonds d'investissement à impact Citizen Capital pour accélérer ses investissements technologiques et son développement à l'international. Le groupe né de la fusion de Meteojob et Visiotalent en 2016 commercialise HRmatch, qui permet aux entreprises un passage en revue automatique des CV. Présent en France, Espagne, Italie et au Benelux, il accompagne plus de 2.000 entreprises et vise une croissance de 40% en 2019.
- La fintech française Bleckwen, qui utilise l'intelligence artificielle (IA) pour détecter la fraude dans les paiements bancaires, a levé 9 millions d'euros auprès de Ring Capital et des investisseurs existants de la start-up française : Tempocap, Bpifrance, Ineo et ses managers. Ces financements doivent lui permettre de développer sa recherche et d'ouvrir des bureaux au Royaume-Uni et aux États-Unis cette année.
- GuestReady, société de gestion locative à court terme, a levé 5,3 millions d'euros en série A auprès d'Impulse VC, soutenue par Roman Abramovich, et de VentureSouq, plateforme d'investissement basée à Dubaï, portant le total des fonds levés à 8,6 millions d'euros. Ils devraient servir à poursuivre le développement du logiciel interne de gestion immobilière grâce auquel la start-up gère déjà plus de 2.000 propriétés, et alimenter sa croissance en Europe et en Asie. GuestReady Group, créé en 2016 et actif dans 14 villes dans le monde, comprend GuestReady, BnbLord et Oporto City Flats.
- La jeune pousse Wizzcad, qui propose des numérisations de maquettes enrichies pour le BTP, a levé 5 millions d'euros auprès d'investisseurs allemands et britanniques menés par Join Capital, afin de se développer en Europe. Son logiciel permet d'intégrer des données aux maquettes de bâtiments pour faciliter la réalisation des projets de construction.
- AlgoTherapeutix, jeune biotech française développant un médicament contre des effets secondaires (douleurs neuropathiques) induits par une chimiothérapie pour des patients atteints de cancer, a levé 2,6 millions d'euros en amorçage pour démarrer et réaliser les travaux pré-cliniques de ce premier produit.
- Les Français de b2pr ont levé 5 millions d'euros pour développer sa solution de détection des anomalies dans le transport de marchandises par l'IA, baptisée Sinaaps. L'investissement est soutenu par Calcium Capital pour la recherche de Sinaaps et sa commercialisation à l'international.
- Fairjungle, plateforme qui permet aux voyageurs d'affaires de réserver plus rapidement et pour moins cher leurs déplacements, a levé 1,8 millions d'euros auprès de plusieurs investisseurs privés dont Thibaud Elzière (eFounders/Fotolia), Eduardo Ronzano (KelDoc).
- La start-up HAVR a levé 1,7 million d'euros pour financer la production de sa serrure connectée en Li-Fi BrightLock. L'opération a été menée par le Crédit Agricole, le Crédit Mutuel Nord Europe, la Banque Populaire du Nord, BNP Paribas, LCL et le CIC. La jeune pousse créée en 2017 et composée de 20 personnes avait déjà obtenu un million d'euros auprès de Business Angels en juillet 2018.
- La start-up orléanaise Cood, plateforme d'éducation au numérique par le jeu, a levé 1,6 million d'euros auprès de Sofimac Innovation et de Bpifrance. L'objectif est de renforcer son équipe de développeurs pour enrichir ses contenus. La société a aussi annoncé un partenariat avec l'éditeur scolaire Nathan pour concevoir des manuels augmentés à la rentrée 2019.
- Workelo, plateforme qui aide les services de ressources humaines à faciliter l'intégration de nouveaux collaborateurs en automatisant des tâches chronophages a levé 1,1 millions d'euros auprès d'investisseurs privés, spécialistes des RH ou bien entrepreneurs à succès.
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