La Pologne et la Lituanie ont annoncé jeudi qu'elles allaient examiner de près la populaire application russe FaceApp, qui permet de voir son visage vieilli, en raison de risques pour les données personnelles.
"Différents experts pointent du doigt des risques liés à une protection insuffisante de la vie privée des usagers", a indiqué le ministère polonais du Numérique dans un communiqué.
"Une décision sur les prochaines étapes sera prise sur la base des résultats" des analyses conduites, a ajouté le ministère.
Le vice-ministre lituanien de la Défense nationale Edvinas Kerza, a également déclaré jeudi à l'AFP que les autorités de la sécurité numérique en Lituanie enquêtaient sur les menaces potentielles que FaceApp pourrait poser aux données personnelles des utilisateurs.
M. Kerza a ajouté que les responsables de FaceApp ont coopéré avec d'autres sociétés informatiques russes qui pourraient ne pas respecter les réglementations européennes en matière d'utilisation des données.
L'application russe FaceApp a également suscité des mises en garde de responsables politiques aux Etats-Unis, le sénateur Chuck Schumer appelant même la police à enquêter sur les "risques pour la sécurité nationale et la vie privée".
Créée par la société russe Wireless Lab, cette application proposée aussi en version gratuite existe depuis 2017 mais connaît un regain de popularité grâce à son filtre vieillissant le visage. Des portraits de célébrités comme le chanteur Drake, la rappeuse Cardi B ou le champion de NBA Stephen Curry et d'inconnus dotés de rides et de cheveux blancs se sont répandues à toute vitesse sur internet.
FaceApp est actuellement l'application gratuite la plus téléchargée sur Google Play, avec plus de 100 millions d'utilisateurs.
Le patron de la société russe, Iaroslav Gontcharov, a pour sa part assuré au Washington Post que si la société était bien basée en Russie, les données des utilisateurs n'y étaient pas transférées.
Il a également affirmé que les photos n'avaient aucune autre finalité et que la plupart étaient éliminées des serveurs de Wireless Lab dans les 48 heures après leur téléchargement.
Ni M. Gontcharov ni Wireless Lab n'ont pu être joints dans l'immédiat par l'AFP.