Une Cour d'appel britannique a autorisé mercredi une plainte en nom collectif contre Google lancée par une association de consommateurs qui accuse le groupe américain d'avoir collecté illégalement des données personnelles d'utilisateurs de l'iPhone.
L'association "Google You Owe Us" (Google, tu nous dois quelque chose), menée par l'ancien dirigeant de l'association de consommateurs Which?, Richard Lloyd, tente d'obtenir compensation pour plus de 4 millions d'utilisateurs, espérant ainsi mener la première action de ce type dans le pays.
En première instance, la Haute Cour de Londres avait toutefois refusé en octobre 2018 d'autoriser une telle procédure, avant que la Cour d'appel n'en décide autrement, selon une décision publiée en ligne mercredi.
La Cour d'appel a estimé qu'un plaignant a droit à des dédommagements pour la perte de contrôle sur ses données, que les parties prenantes à l'action de groupe contre Google partagent le même intérêt et que le juge de la Haute Cour aurait dû permettre à la procédure de se poursuivre.
Richard Lloyd s'est de son côté félicité de cette décision.
"Un message très clair ( a été envoyé) à Google et aux autres grandes entreprises technologiques: vous n'êtes pas au-dessus de la loi", a-t-il déclaré, selon un communiqué de "Google You Owe Us".
"Google doit pouvoir rendre des comptes dans ce pays pour avoir fait un mauvais usage des données personnelles (...) Nous mènerons ce combat contre Google jusqu'au bout", a-t-il ajouté.
Le géant de l'internet Google a réagi en affirmant que l'action de groupe était sans fondement.
"Protéger la vie privée et la sécurité de nos utilisateurs a toujours été notre première priorité. Cette affaire porte sur des événements qui ont eu lieu il y a près d'une décennie et auxquels nous avions alors répondu. Nous pensons qu'elle devrait être rejetée", selon un porte-parole du géant américain.
Le groupe se réserve la possibilité de contester cette décision devant la Cour Suprême britannique.
L'association accuse Google d'avoir contourné les options de sécurité de l'iPhone et collecté des données personnelles entre août 2011 et février 2012 en utilisant le navigateur Safari.
Des informations concernant l'origine sociale ou ethnique, la santé, les opinions politiques, les préférences sexuelles des utilisateurs ou encore leurs habitudes d'achat avaient été collectées, selon l'accusation, ajoutant que ces informations étaient ensuite compilées puis proposées à des annonceurs.
Une affaire semblable avait été portée devant la justice britannique en 2015 par trois personnes. Ces dernières avaient obtenu un accord resté confidentiel mais qui avait ouvert la porte à une action collective, selon Google You Owe Us.
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