Il faut "tripler" l'effort d'investissement actuel sur les technologies quantiques pour que la France réussisse le virage de cette nouvelle révolution du calcul et de l'information, estime la députée Paula Forteza, qui rend public jeudi un rapport sur le sujet.
Le rapport de la députée LREM des Français de l'étranger, présenté jeudi matin à l'Assemblée nationale, est très attendu des chercheurs et des industriels car il doit servir de base pour l'élaboration par le gouvernement d'une stratégie française dans ce domaine.
La ministre des Armées Florence Parly, la ministre de la Recherche Frédérique Vidal, et le secrétaire d'État au numérique Cédric O assisteront à la présentation du rapport, mais aucune annonce gouvernementale ne devrait intervenir dans l'immédiat, selon des sources concordantes.
Ces annonces devraient intervenir d'ici quelques semaines, a-t-on précisé de même source.
Selon Mme Forteza, l'effort annuel d'investissement de l'Etat dans le quantique s'élève actuellement à "60 millions d'euros par an", en comptant les efforts de recherche fondamentale.
"Il faudrait pouvoir tripler ce montant", pour que, en comptant le renfort d'autres acteurs - collectivités, entreprises, Europe - l'investissement en France atteigne "1,4 milliard d'euros sur cinq ans", a-t-elle indiqué à l'AFP.
Les technologies quantiques exploitent les propriétés surprenantes de la matière à l'échelon de l'infiniment petit, atome, ion, photon ou électron.
Les ordinateurs quantiques, qui ridiculiseront les ordinateurs actuels sur certains types d'algorithmes, en sont les applications les plus connues. Mais ces technologies peuvent être utilisées dans d'autres domaines, comme la production de capteurs aux possibilités exceptionnelles, ou l'élaboration d'un chiffrement inviolable.
"La profondeur de la rupture que pourraient introduire les technologies quantiques dans les prochaines décennies et au moins comparable à celle qui résulte de l'invention du transistor (élément de base de l'électronique, NDLR) au milieu du XXème siècle", selon le rapport de Mme Forteza.
"En capitalisant sur l'excellence de son tissu de recherche et ses industriels précurseurs", la France a les moyens de développer "avant la fin de la décennie une offre technologique de rang mondial (...) à l'instar de ce qu'elle a réussi à développer pour le nucléaire et le spatial", écrit Mme Forteza.
Le rapport est cosigné par l'ancien PDG de Safran Jean-Paul Herteman, et un directeur de recherche du CNRS, Iordanis Kerenidis.
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