L'autorité italienne garantissant la protection des données privées a infligé une amende de 50.000 euros à la plate-forme internet du Mouvement 5 Etoiles (M5S, antisystème), jugée trop "vulnérable".
Le gérant de cette plate-forme, appelée "Rousseau", a "amélioré de manière significative" la sécurité du système, "mais il reste d'importantes vulnérabilités", a estimé jeudi le garant qui a infligé pour cette raison une amende de 50.000 euros à l'Association Rousseau qui gère la plate-forme du même nom.
Le M5S a réagi sur son site en mettant en doute la compétence et l'intégrité du président de cette autorité, Antonello Sordo, un ancien membre du Parti démocrate (PD, centre-gauche).
La plate-forme Rousseau permet à tout inscrit au M5S de participer à l'élaboration des programmes et de propositions de lois, mais aussi au choix des candidats pour les élections locales ou nationales.
Le M5S et Rousseau ont l'ambition de permettre aux citoyens de participer en continu à la vie démocratique, et non plus seulement les années électorales.
La plate-forme Rousseau est toutefois critiquée en Italie pour son manque de transparence et pour le contrôle exercé par une société privée créée par l'un des fondateurs du M5S, Roberto Casaleggio, théoricien de la démocratie directe et pourfendeur de la démocratie représentative, aujourd'hui décédé.
Son fils, Davide Casaleggio, qui a succédé à son père à la tête de cette société, est président de l'Association Rousseau et gère donc la plate-forme et toutes les données de tous les inscrits, sans avoir aucun rôle officiel au sein du M5S.
Rousseau fait grincer des dents également du côté des élus du M5S, députés et sénateurs, qui doivent verser chaque mois 300 euros chacun à la plate-forme pour assurer son fonctionnement, mais n'ont aucun moyen de contrôler l'utilisation faite de leur argent.
La plate-forme a subi dans le passé plusieurs attaques de hackers visant à démontrer sa vulnérabilité.